Le chef libéral Philippe Couillard se ménage une grande marge de manoeuvre au sujet du retour à l'équilibre budgétaire. Il veut voir les « vrais chiffres » avant de s'engager sur un échéancier précis.

Lors du caucus de son parti à la fin janvier, M. Couillard affirmait qu'il est «essentiel, impératif et incontournable d'atteindre l'équilibre budgétaire» l'année prochaine, en 2014-2015. Lundi, en point de presse à Québec, il a déclaré qu'il « maintient l'objectif de 2014-2015 » mais qu'il attend « les vrais chiffres » avant de prendre un engagement ferme à l'approche des élections.

Le Parti libéral « va s'engager à rétablir l'équilibre budgétaire. Pour le reste, j'attends les vrais chiffres. Je veux voir les chiffres », a-t-il insisté. Il se contente de dire que le déficit zéro doit être atteint « le plus rapidement possible ».

Rappelons que le gouvernement Marois prévoit le retour à l'équilibre budgétaire en 2015-2016. M. Couillard doute de cet engagement.

Le chef libéral demande à la première ministre Pauline Marois de déposer un budget «en bonne et due forme» avant de déclencher des élections. Il réclame également la publication du rapport du Vérificateur général avant que Mme Marois ne lance un appel aux urnes. « Les Québécois ont le droit de connaître la vérité avant les élections », a-t-il lancé. Il soupçonne Pauline Marois de vouloir « cacher» le véritable portrait des finances publiques.

Et M. Couillard doute de la validité des chiffres qui se trouveraient dans un budget présenté avant les élections. « Si un jour il y a dépôt d'un budget, je ne suis même pas certain qu'on peut croire le chiffre de déficit qui va être là. Espérons qu'il sera vérifié et qu'il sera crédible », a-t-il affirmé.

Alors que le ministre des Finances, Nicolas Marceau, mène des consultations prébudgétaires, le Parti libéral lui demande entre autres de limiter à l'inflation la hausse des tarifs d'Hydro-Québec (prévues à 5,8%). Le gouvernement Charest voulait dégeler les tarifs du bloc patrimonial, mais c'était dans un contexte économique différent, a répondu M. Couillard. Le PLQ demande à M. Marceau de n'augmenter ni les impôts ni les taxes, d'abandonner le nouveau régime de redevances minières et de rétablir tous les investissements prévus par le gouvernement Charest en matière d'infrastructures.