Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a répliqué mercredi au chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, qui lui avait reproché la veille de s'être mêlé, comme chef d'un parti fédéral, du dossier de la charte des valeurs québécoises.

Dans un communiqué diffusé mardi, M. Paillé avait reproché à deux chefs de partis fédéraux, Thomas Mulcair du Nouveau Parti démocratique et Justin Trudeau du Parti libéral du Canada, de s'être immiscés dans un débat qui doit se tenir au sein du peuple québécois, selon lui.

«Bien qu'aucun élément de la Charte des valeurs ne soit concrètement connu, deux chefs de partis fédéraux s'imposent dans le débat. Aujourd'hui, je leur demande formellement de laisser le peuple québécois se prononcer par lui-même», a affirmé M. Paillé.

«Pour le Bloc québécois, c'est encore une fois la preuve que le fédéralisme, sous le prétexte de la politique multiculturelle canadienne, nie la nation québécoise», a-t-il ajouté.

Interrogé à ce sujet, mercredi, alors qu'il était de passage à Montréal, M. Mulcair a défendu son droit de se prononcer sur un sujet qui intéresse les Québécois, puisqu'il est lui-même un Québécois et représente une circonscription du Québec.

«Ce que M. Paillé est en train de dire, ni plus ni moins dans sa lettre, c'est que si on est fédéraliste, même si on est Québécois, on ne compte pas, on n'a pas le droit de cité», a riposté M. Mulcair, qui a également été député à l'Assemblée nationale du Québec.

«Désolé pour lui, mais je représente une circonscription ici au Québec, j'ai travaillé ici toute ma vie, j'ai fait ma carrière ici. Je n'ai pas de leçon à recevoir de monsieur Paillé. Je n'ai surtout pas à me faire dire que je dois me taire. Je fais partie de ce débat comme élu», a ajouté M. Mulcair.

Le chef de l'Opposition officielle à la Chambre des communes a fait ces commentaires à Montréal, dans le cadre de sa tournée «Remballons le tapis rouge du Sénat».

Il en a profité pour déplorer le fait que le Sénat est formé de personnes non élues, trop souvent des amis et des «collecteurs de fonds des partis», voire des candidats conservateurs battus lors des élections. Il estime que cela n'a pas sa place dans une démocratie moderne.