Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault se rend de mercredi à samedi au Canada pour une visite officielle centrée sur l'économie et la mobilité des jeunes entre les deux pays, déplacement soigneusement réparti entre les autorités fédérales et celles du Québec.

Le Premier ministre sera accompagné de cinq ministres : Pierre Moscovici (Economie), Benoît Hamon (Économie solidaire), Delphine Batho (Écologie et Énergie), Valérie Fourneyron (Sports et Jeunesse), Yamina Benguigui (Francophonie).

Vingt-cinq chefs d'entreprise, ainsi que des responsables de petites et moyennes entreprises spécialisées notamment dans les énergies nouvelles et les nouvelles technologies seront également du voyage.

La France est le 7e investisseur au Canada, son 8e fournissseur et son 9e client. Au total 550 entreprises françaises y sont installées actuellement.

Cette visite intervient aussi au moment où les négociations sur l'accord de libre-échange entre l'UE et le Canada sont dans leur «phase finale». L'accord doit être «ambitieux» et développer les échanges de 20%, souligne-t-on dans l'entourage du Premier ministre.

La France est particulièrement attentive au volet agricole (produits laitiers français et viande canadienne), ainsi qu'aux droits concernant les produits pharmaceutiques et la protection des investissements, souligne-t-on de sources diplomatiques françaises.

La visite de Jean-Marc Ayrault comprendra quatre étapes : Ottawa, la capitale fédérale, puis Toronto, la capitale de l'Ontario, avant les deux étapes québécoises, Montréal et Québec.

À Ottawa mercredi, il rencontrera son homologue Stephen Harper. Il s'agira entre autres de renouveler et d'élargir (par le nombre et la durée) des accords sur la mobilité des jeunes, dont ont bénéficié jusqu'ici 14 000 jeunes Français.

Selon des sources diplomatiques, près de 50 000 jeunes Français pourraient d'ici à trois ans venir au Canada à la faveur de ces nouvelles dispositions. Bon nombre d'entre eux pourront demander facilement leur permis de séjour permanent.

À Toronto, la capitale de l'Ontario dont l'économie contribue pour 37% au PIB du Canada, Jean-Marc Ayrault prononcera jeudi un discours où il soulignera la stabilité de la zone euro et exposera les mesures du gouvernement en faveur de l'«attractivité» et de la compétitivité de l'économie française.

Jeudi soir au Québec

Le point d'orgue du séjour de Jean-Marc Ayrault au Québec, où il arrivera jeudi soir, sera la 17e «rencontre alternée» des Premiers ministres français et québécois.

La réunion a pour objectif de «fixer les grandes orientations des relations franco-québécoises pour les deux années à venir», axées sur le développement du partenariat économique, de la coopération universitaire et des échanges entre les personnes.

Jean-Marc Ayrault et son homologue québécoise, Pauline Marois, se pencheront en particulier sur la reconnaissance mutuelle des qualifications. Certaines professions, telles que les vétérinaires, les psychologues, des médecins..., éprouvent des difficultés à se faire reconnaître au Canada, selon des sources diplomatiques.

Mais les Québécois sont également intéressés par la participation française au Plan Nord.

Pierre Moscovici et Benoît Hamon présenteront la Banque publique d'Investissement à leurs collègues québécois qui étudient actuellement la future Banque de développement économique du Québec.

Jean-Marc Ayrault achèvera sa visite samedi par un séjour privé, en compagnie de son épouse, chez Pauline Marois, à Charlevoix, où la Première ministre du Québec a été députée plusieurs années.