Le gouvernement Marois montre une certaine ouverture à l'idée de réduire, voire d'abolir certains crédits d'impôt aux entreprises afin d'annuler les compressions de 124 millions de dollars dans les universités pour cette année.

Cette proposition vient du chef caquiste François Legault. À l'Assemblée nationale, hier, il a proposé de demander aux entreprises une telle «contribution», en soulignant que les compressions pour l'année en cours sont décriées de toutes parts.

«J'invite la première ministre à poser un geste responsable pour rétablir un climat qui va être productif au Sommet», a-t-il déclaré.

Pauline Marois est demeurée prudente, en suggérant à M. Legault de faire sa proposition au Sommet. Son ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, est allé plus loin et a entrouvert la porte à l'idée de la Coalition avenir Québec (CAQ). «Sur la proposition [concernant les] gens d'affaires, je trouve ça très intéressant», a-t-il dit deux fois plutôt qu'une.

Pierre Duchesne n'a pas voulu étayer sa position à la sortie du Salon bleu. Son entourage précise que l'avenue proposée par la CAQ n'a pas été étudiée jusqu'à présent. Québec propose pour le moment aux universités de creuser davantage leur déficit accumulé pour amortir les compressions qui vont atteindre au moins 250 millions en deux ans.

La Fédération des chambres de commerce du Québec a condamné la proposition de la CAQ en disant que «les entreprises ne sont pas un buffet ouvert». Le Conseil du patronat s'est montré un petit peu plus réceptif à l'idée. Mais il faudrait une «révision plus globale» des subventions et des crédits d'impôt afin de les rendre plus efficaces, selon lui.