Québec revoit sa copie et réduit les coupes dans le secteur de la recherche. «L'effort demandé était grand, peut-être trop grand», a reconnu la première ministre Pauline Marois, mercredi.

Le gouvernement réinjecte 26,5 millions de dollars, ce qui fait passer les compressions de 63 à 36,5 millions pour 2013-2014.

Mercredi, le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, a expliqué que le gouvernement «a travaillé fort» pour répondre à «l'inquiétude» des chercheurs du domaine de la santé qui ont lancé la campagne «Je suis Michèle» pour protester contre les coupes.

Des 26,5 millions, 15 millions proviennent du fonds consolidé, 5 millions du ministère de l'Enseignement supérieur et 6,5 millions du ministère de l'Environnement.

Pierre Duchesne n'a pas voulu parler d'un recul. «Je suis heureux qu'on avance dans le domaine de la recherche», a-t-il dit.

Si les compressions ne sont pas complètement annulées, c'est parce tous doivent «faire un effort» pour atteindre le déficit zéro en 2013-2014, incluant le milieu de la recherche, a-t-il plaidé.

Pierre Duchesne a expliqué que la stratégie du gouvernement Charest pour la recherche et l'innovation prend fin cette année. Il a blâmé les libéraux pour ne pas avoir prévu les fonds nécessaires afin de maintenir les investissements pour 2013-2014. Québec a annoncé des «assises nationales» pour le printemps afin d'élaborer une nouvelle stratégie. Les 26,5 millions servent à faire «un pont» entre les deux stratégies, a dit M. Duchesne.

Il a tenu une conférence de presse en compagnie de Yves-François Blanchet, de l'Environnement, quelques heures avant une sortie publique des centres de recherche en santé, à Québec. «Ça nous rassure beaucoup», a affirmé le Dr Serge Rivest, directeur du centre de recherche du centre hospitalier universitaire de Québec. «Malgré qu'on aurait aimé que nos budgets soient reconduits totalement, c'est une très bonne nouvelle. Le gouvernement nous a écoutés et a été sensible à nos demandes.» Le Fonds de recherche du Québec - Santé est amputé de deux millions au lieu des 10 millions prévus au départ.

Le chef intérimaire du Parti libéral, Jean-Marc Fournier, a reproché au gouvernement de ne pas annuler toutes les compressions.