Le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, accuse les libéraux d'être responsables de la facture de 90 millions de dollars liée au conflit étudiant. Mais il ne compense qu'en partie les universités et les cégeps pour tous ces coûts.

Jeudi, dans un climat de tension, les parlementaires ont commencé l'étude des crédits budgétaires du ministère de l'Enseignement supérieur. Pierre Duchesne sera sur le gril pendant 12 heures.

Dans son discours d'ouverture, le ministre a indiqué que le coût de la crise étudiante de l'an dernier s'élève à 90 millions de dollars. Les services des policiers ont coûté 30 millions. Les universités ont dû verser 13 millions de dollars de plus que prévu aux chargés de cours. Elles ont subi des pertes de revenus de 12 millions en raison de l'annulation de cours. La sécurité a coûté quatre millions.

Le gouvernement Marois a décidé de ne payer que la moitié de cette facture totale de 29 millions. Les universités doivent assumer le reste.

Dans les cégeps, la reprise du trimestre de l'hiver et la tenue en accéléré du trimestre de l'automne ont coûté 31 millions pour l'embauche de professeurs afin de prêter main-forte à leurs collègues. Là encore, Québec ne paie que la moitié de la note.

« La crise a coûté au total 90 millions. C'est l'impôt des Québécois, ça. C'est une somme qui nous serait bien utile aujourd'hui », a affirmé le ministre Duchesne, qui a imposé des compressions de 124 millions dans les universités et de 21,5 millions dans les cégeps pour l'année en cours.

Pierre Duchesne est revenu pendant 15 minutes sur le conflit de l'an dernier. Il a accusé le gouvernement d'avoir « déchiré le tissu social », fait « monter la tension » délibérément et déclenché une campagne électorale « sur le dos d'une génération ». Il a ajouté que sa décision d'augmenter les droits de scolarité de 325$ par année était irresponsable. Le gouvernement Marois a annulé cette hausse peu de temps après son arrivée au pouvoir.

Le député libéral, Gerry Sklavounos, a reproché au ministre de faire des « attaques partisanes ». « Il a parlé contre les libéraux, et pas une fois pour les universités » dans son discours d'ouverture, a-t-il répliqué. Le député péquiste Daniel Breton a interrompu M. Sklavounos à plusieurs reprises avec ses « points d'ordre ».