Après avoir rencontré pour la première fois Stephen Harper, la semaine dernière, en Afrique, la première ministre Pauline Marois s'entretiendra, vendredi, avec le chef de l'opposition aux Communes, Thomas Mulcair, qui lui lance déjà une mise en garde.

Le tête-à-tête aura lieu à Montréal. M. Mulcair en a fait l'annonce mardi matin à Québec, où il s'est adressé aux délégués du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), réunis en congrès.

Ce premier entretien entre la première ministre péquiste et le chef néo-démocrate est d'autant plus important que la majorité de la députation du NPD à Ottawa provient du Québec. Pas moins de 58 des 75 circonscriptions fédérales de la province sont détenues par la formation de M. Mulcair après la «vague orange» de mai 2011.

En point de presse après son allocution devant les délégués du SCEP, M. Mulcair a indiqué qu'il allait être à l'écoute de Mme Marois, mais aussi vigilant. Il lui a tout de même servi une mise en garde: l'ère de la complicité avec l'opposition bloquiste est bel et bien révolue et le NPD n'a pas l'intention d'embarquer dans les querelles péquistes avec le fédéral.

«Je vais écouter attentivement, je vais aider chaque fois que je peux aider», a déclaré le chef néo-démocrate.

«Quand je suis persuadé que c'est une question qui peut intéresser l'ensemble des Québécois, évidemment, elle va trouver un appui. Si je décode qu'il s'agit plutôt d'un positionnement qui vise à démontrer que le Canada ne peut pas marcher, je vais essayer d'agir en conséquence aussi.»

Le gouvernement péquiste veut notamment rapatrier des montants en bloc, par exemple, pour les infrastructures municipales. Là-dessus, M. Mulcair ne s'est pas engagé. Il a dit qu'il allait travailler au «cas par cas» avec Mme Marois, une fois qu'il connaîtra «ses souhaits et ses intentions».

Le chef néo-démocrate a indiqué qu'il était sensible aux demandes particulières du Québec, puisque, à titre de ministre de l'Environnement du gouvernement Charest autrefois, il avait lui-même porté les revendications québécoises à Ottawa.

M. Mulcair et Mme Marois ont d'ailleurs été collègues à l'Assemblée nationale de 1994 à 2006.

La semaine dernière, à sa première sortie internationale officielle, à l'occasion du Sommet de la francophonie de Kinshasa, Mme Marois a rencontré pour la première fois son homologue fédéral Stephen Harper. Elle a qualifié cet entretien de «presque chaleureux».