La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, nuance ses propos qui associent le carré rouge et Fred Pellerin à la violence. Elle s'excuse si ses propos ont blessé des gens. Et elle estime qu'on l'a mal comprise.

La semaine dernière, M. Pellerin a refusé d'être nommé chevalier de l'Ordre national du Québec. Il ne voulait pas recevoir cette distinction alors qu'une crise secouait selon lui la démocratie québécoise. Le conteur porte le carré rouge et soutient les étudiants en grève.

«Nous, on sait ce que ça veut dire, le carré rouge. Ça veut dire l'intimidation, la violence. Ça veut dire aussi le fait qu'on empêche des gens d'aller étudier. Pour nous c'est ce que ça veut dire et pour une grande, grande, grande partie des Québécois, c'est ce que ça veut dire», avait alors réagi Mme St-Pierre.

Le PQ lui a formellement demandé de s'excuser hier. Elle a refusé.

En réaction, quelque 2600 artistes ont vertement critiqué la ministre dans une lettre envoyée aujourd'hui au Devoir.

«On a réduit mon commentaire au fait que j'attaquais M. Fred Pellerin. Je pense que ça été très réducteur. Maintenant, ce que je veux dire, c'est que si des gens se sont sentis blessés par mon commentaire, je m'en excuse. Ce n'est certainement ce que j'ai voulu faire», a réagi Mme St-Pierre ce matin.

Elle dit avoir voulu «dénoncer des actes de violence». Parmi ces actes: des «étudiants qu'on a empêchés d'entrer dans leurs cours», des «bombes fumigènes dans le métro», des «vitres fracassées» et des «journalistes et caméramans qu'on a empêchés de faire leur travail».

«Je n'ai jamais accusé M. Pellerin de s'associer à ces choses. S'il se sent blessé, si des artistes, des créateurs ou des Québécois se sentent blessés par les propos qui ont été rapportés, alors je m'en excuse», a-t-elle poursuivi.

Pressée de questions en Chambre, Mme St-Pierre a reformulé son syllogisme. Des gens qui portent le carré rouge ont commis des actes violents. Mais cela ne signifie pas que tous les porteurs du carré rouge, comme Fred Pellerin, commettent ou endossent de tels actes.

«Plusieurs personnes qui portent le carré rouge ne veulent pas envoyer un message de violence», a-t-elle indiqué.