L'Assemblée nationale a reçu mardi 37 125 lettres de citoyens opposés à l'exploitation du gaz de schiste.

Les auteurs des lettres, qui habitent la vallée du Saint-Laurent, exigent du gouvernement un moratoire complet sur l'exploration et l'exploitation de ces gaz au Québec. Ils refusent, par conséquent, de voir les gazières débarquer sur leur terrain.

L'initiative était parrainée par la députée péquiste de Vachon et porte-parole de l'opposition officielle en matière de mines et de gaz de schiste, Martine Ouellet, qui s'est chargée de déposer cette imposante correspondance à l'Assemblée nationale, après avoir exposé les faits en conférence de presse.

Pour l'occasion, elle était entourée de plusieurs députés péquistes et de citoyens opposés à l'exploitation des gaz de schiste du sous-sol québécois, dont Serge Fortier, porte-parole du Regroupement interrégional sur les gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent, ainsi que d'une quinzaine de citoyens.

Selon Mme Ouellet, ce mouvement d'opposition indique clairement qu'il n'existe pas d'acceptabilité sociale pour ce type d'activité au Québec.

La députée revient tout juste de la Pennsylvanie où elle dit avoir constaté divers effets pernicieux de cette industrie sur la santé de la population: «Contamination de l'eau potable, contamination de l'air, veaux mort-nés sur des fermes».

«Nos inquiétudes se sont transformées en certitudes», a dit de son côté Serge Fortier.

Interrogé en Chambre, le ministre du Développement durable, Pierre Arcand, a rappelé que Québec avait décidé, il y a 18 mois, de ne pas faire d'exploration des gaz de schiste tant que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) n'aurait pas procédé à une évaluation environnementale stratégique de la question.

Le rapport du BAPE est attendu à la fin de 2013.