Chez les députés péquistes, Claude Pinard était à l'époque l'un des plus ardents supporters de François Legault. Mais son ancien préféré le déçoit passablement, à un point tel que le député de Saint-Maurice prédit pour les prochaines élections une victoire de... Jean Charest.

Échaudé par les journalistes qui travaillent en permanence à l'Assemblée nationale «qui ont le goût du sang», M. Pinard avait promis de ne plus jamais commenter l'actualité politique après être devenu vedette bien malgré lui. Il avait soutenu que les Québécois ne voteraient pas pour son chef, Pauline Marois parce qu'elle était une femme.

Dans l'édition de mercredi du Nouvelliste de Trois-Rivières, le député Pinard, en confiance, a de nouveau devisé de la situation politique.

Claude Pinard dit avoir toujours pensé que François Legault, son ancien poulain à la course à la direction du PQ, «scorerait» plus fort qu'il ne le fait actuellement. Même quand on lui fait remarquer que les récents sondages le placent tout de même premier ministre du Québec, il réplique qu'il n'en contrôle pas pour autant l'agenda politique et que rien n'est donc acquis, rapporte le quotidien.

«Les qualités de debater de Jean Charest sont incroyables et Legault ne fera pas le poids. Il n'est pas du même calibre. Je le sais, je le connais personnellement», a dit M. Pinard.

Pour M. Pinard, «Jean Charest a terminé sa descente aux enfers» mais la création de la commission d'enquête sur la construction et le prochain budget ne seront pas suffisants pour le tirer d'affaire complètement. Le vétéran député prédit un résultat comparable à 2007, un gouvernement libéral minoritaire, «à moins que les libéraux ne misent sur le changement, et déclenchent une course au leadership puis une élection».

M. Pinard ne parle pas de Pauline Marois ni de ses chances de remporter les prochaines élections. Mais il veut expliquer sa sortie si controversée. «Il y a des gens dans mon propre comté qui jamais ne vont voter pour une femme, que ce soit au scolaire, au municipal, au provincial ou au fédéral. C'est ça que j'ai dit étole! Je ne me suis jamais ligué contre Pauline! Même si des journalistes l'ont joué comme ça!»