À l'époque où elle essayait de se dépêtrer de ses difficultés financières pour sauver son usine de Thurso, l'entreprise Papiers Fraser a versé 3600 $ au Parti libéral du Québec en utilisant des prête-noms, selon le directeur général des élections.

L'usine est située dans le fief libéral de Norman MacMillan, en Outaouais. Le député reconnaît avoir reçu des dons des présumés prête-noms, mais plaide qu'il ne savait pas que l'argent venait des coffres de l'entreprise.

Des constats d'infractions émis en septembre dernier et obtenus par La Presse Canadienne accusent l'entreprise torontoise de s'être servie de deux employés pour contribuer à la caisse libérale. Le DGE lui réclame 7040 $ en amendes pour quatre contributions effectuées entre avril 2007 et mai 2009.

Après avoir versé les contributions présumées illégales, Papiers Fraser s'est vu proposer un plan de relance de 40 millions $ en subventions et prêts. Environ 15 millions $ de cette enveloppe venait de Québec, selon le ministère du Développement économique. L'offre, qui obligeait l'entreprise à injecter des fonds dans ses activités, a été refusée.

Papiers Fraser s'est placée sous la protection de la loi sur la faillite vers la même période et a cessé d'exploiter l'usine de Thurso en juin 2009.

Depuis la réforme du financement politique adoptée par le gouvernement de René Lévesque à la fin des années 70, les entreprises n'ont pas le droit de contribuer aux caisses des partis enregistrés au Québec.

Le Directeur général des élections accuse Marco Veilleux et Jean-Pierre Benoît d'avoir servi d'intermédiaires à Papiers Fraser pour financer le PLQ. Lors des présumées contributions illégales, M. Veilleux gérait l'usine de Thurso, alors que M. Benoît était directeur régional de l'entreprise.