Après le Parti québécois, les jeunes libéraux du Québec sautent à leur tour dans le train de l'identité québécoise.

Mais ils préfèrent laisser de côté les sujets controversés comme les accommodements raisonnables et la langue d'enseignement.

Sous le thème «En lys pour se démarquer», la Commission-jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) a lancé lundi une tournée de consultation qui mènera au Congrès-Jeunes prévu les 12, 13 et 14 août à Lennoxville.

En conférence de presse à Québec, les représentants des jeunes libéraux ont promis «un vaste chantier de réflexion sur les moyens de mieux faire la promotion de l'identité culturelle québécoise».

«On a grandi avec Internet, on a grandi avec l'éclatement des frontières au niveau mondial, ce qui nous permet d'avoir une vision complètement différente de notre univers, ce qui nous permet de percevoir les opportunités que nous offre notre identité québécoise», a expliqué la présidente de la Commission-jeunesse, Maripier Isabelle.

Les militants discuteront en outre des mesures à prendre pour «promouvoir la langue française en préservant au maximum les libertés individuelles», pour «réaffirmer le rôle du Québec comme acteur incontournable au sein de la fédération canadienne» et sur le rôle que doit jouer le Québec auprès des «autres communautés francophones» du Canada.

Il sera également question d'identité québécoise comme agent de développement économique.

Le document de consultation formule sept questions à ce sujet, notamment sur la «culture» distincte de l'entreprenariat québécois.

«C'est pour ça que nous avons prévu un pôle «identité économique», parce qu'on pense que la productivité «durable», ça fait intrinsèquement partie de nos valeurs à nous», a dit Mme Isabelle, sans préciser ce qu'elle entendait par «productivité durable».

Le document est cependant muet sur des enjeux comme l'immigration, les accommodements raisonnables et l'enseignement collégial en français.

Selon la présidente de la commission, il importe d'aborder la question de l'identité québécoise sous un angle «positif» et d'éviter le «repli sur soi».

La proposition péquiste sur l'enseignement collégial en français est un exemple de repli sur soi, a fait valoir Mme Isabelle, rappelant que les jeunes libéraux sont catégoriquement opposés à l'idée d'étendre au collégial les dispositions de la loi 101 sur l'enseignement en français.

La coercition ne protégera pas la langue française, pensent les jeunes libéraux.

«Il y a des moyens de protéger la langue française en mettant de l'avant des mesures d'affirmation positive (...) mais on ne se servira pas de mesures qui briment la liberté individuelle des gens pour protéger la langue française», a dit Mme Isabelle.

Quant aux accommodements raisonnables, ils ne figurent pas non plus dans le radar des jeunes du PLQ.

La Commission-jeunesse ne souhaite pas soulever le dossier de l'identité québécoise sous le «prisme» des accommodements raisonnables.

«Ce n'est pas l'angle dans lequel on veut aborder la question cet été mais si ça ressort chez nos militants, c'est un prisme qu'on va aborder», a déclaré la présidente.