François Legault est «toujours le bienvenu au Parti québécois, pourvu qu'il défende le projet de souveraineté du Québec et qu'il ne le mette pas de côté», a déclaré hier, Pauline Marois, chef du parti québécois.

Au sortir d'un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain au cours duquel elle n'a pas du tout parlé des élections de lundi, Mme Marois a ainsi répondu à des journalistes qui lui avaient demandé si les résultats de ce scrutin l'amenaient tout de même à croire à l'urgence de rapatrier François Legault - histoire d'éviter une éventuelle division du vote.

Le goût du changement dont a bénéficié le NPD ne pourrait-il pas profiter aussi à François Legault, ne serait-ce que parce que son mouvement a l'avantage d'être nouveau dans le paysage politique?

«Le PQ propose le plus grand changement: nous mettre en route vers la souveraineté», a répondu Mme Marois.

En attendant la réconciliation avec François Legault - qui viendra ou ne viendra pas -, Pauline Marois a repris hier un thème que ce dernier (après Mario Dumont) a remis au goût du jour: la lourdeur bureaucratique du système d'éducation.

En point de presse, hier, Pauline Marois a assuré qu'elle n'irait pas jusqu'à proposer, comme Legault et Dumont, l'abolition des commissions scolaires, mais elle estime qu'il y a moyen d'«avoir plus d'efficacité dans le système», notamment dans les relations entre le ministère de l'Éducation et les commissions scolaires.

De façon générale, «il y a moyen de réduire les niveaux hiérarchiques et de réduire la bureaucratie. C'est vrai en éducation et en santé».

Idem dans le milieu municipal, beaucoup trop lourd aux yeux de Mme Marois. «Il faut en finir avec les structures municipales appliquées mur à mur à l'ensemble du Québec. Il faut en finir avec les structures qui font double emploi à Montréal, Laval et Longueuil. Il faut simplifier la gouvernance à Montréal.»

«Si le gouvernement actuel ne s'en occupe pas d'ici la fin de son mandat, nous, nous allons le faire.»

Quant à la souveraineté, malgré la débandade du Bloc au scrutin de lundi, Mme Marois a assuré qu'elle gardait le cap. Le programme du Parti québécois vient d'être adopté à la quasi-unanimité, a-t-elle fait remarquer. Il n'y a pas d'échéancier, mais il y a «un programme nous menant vers un gouvernement souverainiste».

Quant à la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, qui a déclaré dans une entrevue au Devoir que le flou autour du référendum avait coulé le Bloc, Mme Marois ne s'est pas étendue sur le sujet. «C'est son point de vue. Elle a le droit à son opinion.»