Jean Charest demeure le premier ministre provincial le moins populaire du Canada, selon un sondage mené pour La Presse. Et sa cote continue de chuter.

L'enquête conjointe d'Angus Reid et Vision Critical auprès de plus de 6 000 personnes confirme en effet la tendance selon laquelle depuis un an, le premier ministre du Québec gît au dernier rang de ce classement bi-annuel.

M. Charest a atteint cette fois-ci un plancher sans précédent : seulement 13 % des répondants ont dit approuver sa performance. Il était à 14 % en novembre et à 22 % en février 2010.

L'ancien premier ministre de la Colombie-Britannique, Gordon Campbell (qui a démissionné récemment), ainsi que Dalton McGuinty, de l'Ontario, occupent tous deux l'avant dernier échelon du palmarès, avec un score de 16 pour cent.

La Saskatchewan en avant

Le premier ministre le mieux coté est maintenant celui de la Saskatchewan, Brad Wall, avec 63 %. Il a bénéficié du départ de celui de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, pour se hisser en position de tête. Ce vote de confiance est une bonne nouvelle pour M. Wall qui, comme au moins trois autres de ses homologues, sera en campagne électorale cette année.

Jaideep Mukerji, vice-président d'Angus Reid, a trouvé intéressante cette comparaison entre les premiers ministres du peloton de tête et ceux du fond du classement.

«Si vous regardez la compagnie de M. Charest, ce sont tous des premiers ministres qui sont là depuis un certain temps, des gouvernements de longue date qui ont peut-être perdu un peu de souffle «, a-t-il observé.

Or, tout juste derrière Brad Wall, la nouvelle première ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Kathy Dunderdale, occupe le second rang du palmarès, avec 55 % des habitants de sa province qui disent approuver sa performance.

«Pendant longtemps, ces deux provinces-là se sont senties délaissées et ont été aux prises avec un déficit de confiance, a fait remarquer M. Mujerki. Mais avec leur croissance économique actuelle, on y retrouve un sentiment de fierté, qui semble se refléter dans la perception du premier ministre.»

Le sondage en ligne a été mené entre le 11 et le 18 février auprès d'un échantillon représentatif de 6482 adultes choisis au hasard. Sa marge d'erreur est de plus ou moins 1,2 %, 19 fois sur 20. Dans le cas du Québec, le nombre de répondants était d'environ 800. Les résultats sont donc sujets à une marge d'erreur supérieure.