La chef péquiste, Pauline Marois, doit écouter ses députés Sylvain Simard et Marie Malavoy, et renoncer à l'idée d'assujettir les cégeps à la loi 101, estime le gouvernement Charest.

Le whip en chef du PLQ, Pierre Moreau, juge que le Parti québécois «se radicalise» en voulant appliquer les critères de la loi 101 à l'admission au collégial. Il serait ainsi interdit aux francophones et aux allophones de fréquenter un cégep anglophone.

Cette mesure est comprise dans la «proposition principale» du PQ, un document qui a été dévoilé en juin et qui sera soumis à l'approbation des membres au congrès du mois d'avril prochain.

Mardi, La Presse a révélé que, à l'interne, Sylvain Simard et Marie Malavoy se sont dits opposés à la mesure. «On commence à voir des voix qui s'élèvent dans ce caucus pour justement dire comme nous que cette position est trop radicale», a affirmé Pierre Moreau en conférence de presse, hier. Il dit espérer que ces députés «pourront rappeler Mme Marois à la raison».

Le whip a souligné qu'environ 96% des élèves du secondaire choisissent de fréquenter un cégep francophone. Cette statistique prouve selon lui que l'assujettissement des cégeps à la loi 101 n'est pas nécessaire. Avant Pauline Marois, aucun chef du PQ n'a appuyé cette mesure, a-t-il ajouté.

«Radical» fait rire

Le PQ ne nie pas ces dissensions. Il n'y a pas unanimité au caucus péquiste, concède son leader parlementaire, Stéphane Bédard. Mais il assure qu'une majorité appuie l'application de la loi 101 aux cégeps. «Et puis, on n'est pas au Parti libéral. Au PQ, les gens peuvent s'exprimer», a-t-il lancé.

L'utilisation fréquente du mot «radical» commence à amuser M. Bédard. «Ils ont commencé à nous traiter de radicaux avec les écoles passerelles, a-t-il rappelé. On était radical quand on a dit que les immigrés devaient suivre des cours de français, et on l'était aussi quand on s'opposait à la burqa sur la place publique. En fait, quand on ne pense pas comme eux, on est radical», a-t-il ironisé.