Alors que 77% des Québécois souhaitent son départ, le premier ministre Jean Charest espère avoir enfin une bonne nouvelle ce soir.

La candidate libérale France Dionne est légèrement favorite pour gagner l'élection partielle dans Kamouraska-Témiscouata, au Bas-Saint-Laurent.

Le siège est vacant depuis le décès de Claude Béchard. Selon un sondage CROP publié mardi dernier dans nos pages, Mme Dionne récolte 34% des intentions de vote, devant le péquiste André Simard (32%), l'adéquiste Gérald Beaulieu (25%) et Serge Proulx, de Québec solidaire (6%). La marge d'erreur était de 4,9 points de pourcentage. Péquistes et libéraux sont donc au coude-à-coude, et l'ADQ pourrait brouiller les cartes.

Ces résultats peuvent surprendre. Seulement 16% des Québécois se disent satisfaits du gouvernement. C'est le plus faible taux observé depuis l'arrivée au pouvoir de M. Charest, en 2003. Si des élections générales étaient déclenchées aujourd'hui, il n'y a que 17% des francophones qui voteraient pour les libéraux, selon un autre sondage CROP publié samedi dans nos pages. Et Kamouraska-Témiscouata est très majoritairement francophone.

Mais les libéraux sont bien installés dans la région. Mme Dionne avait détrôné le PQ en 1985. Les libéraux n'ont pas perdu la circonscription depuis. Claude Béchard avait remplacé Mme Dionne à son départ en 1997. Elle veut maintenant prendre le relais.

Malgré cette mainmise libérale, la lutte a souvent été serrée à Kamouraska. En 2007, M. Béchard ne comptait que 752 votes d'avance sur l'ADQ. Et en 1998, M. Béchard avait gagné par seulement 110 voies.

Le PQ a dû se contenter de la troisième place lors des trois dernières élections. André Simard espère profiter de l'impopularité du gouvernement Charest pour renverser cette tendance. «J'invite les citoyens à (...) sanctionner Jean Charest», a répété hier M. Simard, qui fait campagne sur le thème de l'intégrité.

Le PQ minimise l'importance de l'élection

La chef péquiste Pauline Marois, qui a visité la région six fois durant la campagne, a souligné qu'elle ne voit pas l'élection partielle dans la circonscription de Kamouraska-Témiscouata comme un test pour son parti ou son leadership. «L'élection de Kamouraska-Témiscouata est assez particulière, a-t-elle remarqué. Le Parti québécois n'a pas eu de député depuis plus de 25 ans. C'est une côte énorme à monter. Nous étions troisièmes. Maintenant nous sommes nez à nez. C'est sûr que j'aimerais que les électeurs de Kamouraska-Témiscouata envoient un message clair au gouvernement pendant cette élection, mais je ne le prendrai pas comme un test.»

Après une difficile année 2009, l'ADQ espère gagner ou du moins répéter sa deuxième place obtenue lors des trois dernières élections dans Kamouraska. Comme en 2007, son candidat Gérald Beaulieu n'a pas présenté de programme. Il promet simplement de rencontrer les élus locaux et les citoyens afin de connaître leurs priorités.

Quant à Mme Dionne, elle s'affiche comme l'héritière du populaire M. Béchard. Elle fait surtout campagne sur l'économie.

Il faudra surveiller si le désenchantement des citoyens se traduira par un taux de participation anémique. La circonscription est menacée de disparaître avec la réforme de la carte électorale. Un faible taux de vote n'aiderait pas, estime Serge Fortin, préfet de la MRC du Témiscouata et porte-parole de la Coalition pour le maintien des comtés en région.

- Avec Valérie Simard