Pour l'hydro-électricité, contre le protectionnisme : le premier ministre Jean Charest a repris lundi ses chevaux de bataille traditionnels à l'occasion de la 34ème rencontre entre les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et les premiers ministres de l'est du Canada.

Dans le chic centre de villégiature de Cranwell, à Lennox au Massachusetts, Jean Charest a mentionné aussi souvent que possible son désir de voir l'hydro-électricité reconnue comme une forme d'énergie renouvelable aux États-Unis.

«On a fait des progrès depuis l'an dernier. Le Vermont est le premier État à reconnaître la grande hydraulique, il faut maintenant continuer à travailler pour que d'autres États, incluant le gouvernement fédéral (américain), reconnaissent la grande hydraulique ou, à tout le moins, ne discriminent pas contre elle», a expliqué Jean Charest. Il n'a toutefois pas obtenu de nouveau soutien officiel.

Par contre, le premier ministre québécois a vu sa motion demandant aux gouvernements fédéraux américains et canadiens de s'entendre le plus rapidement possible pour bannir les mesures protectionnistes recevoir l'appui de tous.

Les représentants des six États américains et des quatre provinces canadiennes ont adopté la résolution qui vise essentiellement à empêcher qu'à l'avenir le Congrès américain puisse adopter des clauses «acheter américain» qui nuisent au Canada, comme ce fut le cas récemment. «On voudrait que cela couvre autant que possible tous les secteurs de l'économie», a précisé le premier ministre.

Jean Charest souhaite que le Canada et les Etats-Unis s'entendent de manière permanente. En février dernier les deux pays s'étaient en effet entendus pour supprimer les clauses «acheter américain» seulement pour certains programmes et dans certains États.

Du côté de l'hydro-électricité, si le gouverneur du Vermont, Jim Douglas, a réitéré vivement son soutien au Québec, d'autres se sont montrés plus réticents à l'idée d'une reconnaissance officielle de l'hydro-électricité de «grande échelle» comme forme d'énergie renouvelable. Le gouverneur du Massachusetts, Deval Patrick, qui présidait la conférence, a expliqué que des questions restaient à régler.

«La question est : est-ce que l'hydro-électricité de grande échelle devrait profiter du renouvellement des normes (énergétiques aux Etats-Unis) et des crédits qui sont en place pour encourager les nouveaux (types d'énergies) et les nouvelles technologies », a demandé le gouverneur.

Cette discussion a eu lieu dans un contexte délicat où le Congrès et le Sénat américains pourraient décider quelles formes d'énergies vertes soutenir et encourager.

Le premier ministre Jean Charest craint particulièrement «une approche où le gouvernement fédéral (américain) impose à nos juridictions certains types d'énergies comme étant renouvelables», a-t-il dit.

Par ailleurs, les représentants des six États et des quatre provinces ont promis de soutenir des programmes d'efficacité énergétique dans leurs territoires. Ils se sont engagés à tenter de réduire leur «consommation globale d'énergie d'au moins 20 pour cent en 2020, comparativement au statu quo.»

Jean Charest a expliqué que cet engagement devrait forcer le Québec à faire un effort supplémentaire en la matière d'ici 2020. «L'objectif adopté aujourd'hui vient s'ajouter à notre volonté d'aller plus loin», a-t-il expliqué.

Les questions d'énergie et d'environnement ont été au coeur des discussions tout au long de la journée de lundi. Il a notamment été question de réduction de gaz à effet de serre, de changement climatique et de transport.

La prochaine conférence annuelle des gouverneurs et des premiers ministres se tiendra en Nouvelle-Écosse en juillet 2011.