Pauline Marois est la seule et unique responsable du climat malsain qui s'est installé à l'Assemblée nationale au cours des derniers mois, selon le premier ministre Jean Charest.

De plus, à ses yeux, de tous les chefs du Parti québécois qu'il a dû affronter en Chambre au cours des 12 dernières années, Mme Marois est la seule à avoir délibérément orchestré une telle dégradation des échanges entre parlementaires.

En tenant ces propos très durs, mardi, en conférence de presse, M. Charest a estimé qu'il ne s'agissait pas d'attaques contre la chef de l'opposition officielle, mais plutôt d'un moyen de défense.

«On se défend et on va se défendre», a martelé M. Charest, en disant juger que le climat d'affrontement des derniers mois entre libéraux et péquistes était «le fruit d'une stratégie qui est très délibérée» de la part de la chef péquiste.

Sur sa lancée, il a dit estimer qu'il n'avait vu aucun autre chef péquiste entretenir un tel climat à l'Assemblée nationale.

«J'ai eu devant moi comme chef du Parti québécois Lucien Bouchard, Bernard Landry, André Boisclair et par intérim Louise Harel et François Gendron et, somme toute, on n'a pas vécu les problèmes qu'on vit aujourd'hui», a-t-il dit.

De plus, selon son interprétation personnelle d'une entrevue que la chef péquiste avait accordée à La Presse Canadienne en mars, Mme Marois s'est publiquement engagée à agir dorénavant comme «une tueuse» à l'Assemblée nationale.

«Qui est-ce qui a annoncé qu'elle allait agir dorénavant comme une tueuse à l'Assemblée nationale, si ce n'est pas Mme Marois?», s'est-il interrogé.

En fait, Mme Marois avait indiqué que «l'instinct du tueur» était nécessaire pour survivre en politique.

Questionné à savoir quelle part de responsabilité il prenait dans la dégradation du climat à l'Assemblée nationale, M. Charest a dit que sa «part de responsabilité, c'est de faire avancer les dossiers dans l'intérêt du Québec».

Puis, lorsqu'on lui a demandé s'il croyait que la fin des travaux parlementaires, la semaine prochaine, et la période estivale allaient suffire pour calmer les ardeurs de l'opposition péquiste à réclamer inlassablement une commission d'enquête sur l'industrie de la construction, le premier ministre n'a pas répondu.

Il s'est plutôt contenté de rappeler qu'il était en politique depuis 25 ans et a laissé entendre qu'il ne faisait pas ce métier pour vivre cet échange d'insultes, d'allégations, d'attaques personnelles et d'insinuations, qui sont le lot quotidien de la période des questions depuis des mois.

Il a dit aussi qu'il espérait que la session se termine, le 11 juin, «dans un esprit constructif».

M. Charest avait convoqué les médias pour annoncer un investissement public d'un million de dollars dans une entreprise de jeux vidéos de Québec, Frima, créant ainsi 147 emplois et consolidant 200 autres.

Au Québec, on compte quelque 550 entreprises qui oeuvrent dans le secteur du multimédia, qui emploie environ 13 000 personnes. Le secteur est en pleine expansion à Québec.

«On est au sixième rang dans le monde. Ca vous dit la force de l'industrie», a dit M. Charest.