Collision hier entre le président de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) et la ministre des Transports.

Après que John Harbour, président de la SAAQ, eut défendu les primes versées en 2008 aux dirigeants de son organisme, la ministre Julie Boulet a dénoncé sans retenue cette décision.

«J'ai dit à la présidente du conseil d'administration que j'étais choquée, que c'était inacceptable dans le contexte économique, avec les augmentations de primes, avec les pertes à la Caisse de dépôt, avec le contexte économique particulièrement difficile, que c'était nettement exagéré, abusif et inacceptable», a déclaré la ministre Boulet.

 

«Il y aura le dépôt d'un budget prochainement, a-t-elle rappelé. Soyez assuré que le message du gouvernement va être clair aux contribuables du Québec: on n'acceptera pas des primes et des bonis qui sont inacceptables, exagérés et abusifs. On comprend que tous les contribuables du Québec doivent faire leur effort, et le gouvernement va prendre ses responsabilités et va faire face à la situation.»

Elle répondait au député péquiste de Verchères, Christian Bergeron, qui venait de déclarer: «Les contribuables québécois se feront probablement dire, dans le prochain budget, qu'ils doivent se serrer davantage la ceinture pour rétablir les finances publiques du Québec alors que les automobilistes et surtout les motocyclistes se sont vu imposer d'importantes hausses de tarifs au cours des dernières années; alors que nous savons que la SAAQ entend construire un nouveau siège social plus spacieux, au coût de 40 millions de dollars.»

Cette décision, «encore une fois, est passée sous le nez de la ministre des Transports», a-t-il lancé.

Lundi, le président de la SAAQ, John Harbour, a défendu la décision de son organisme de hausser considérablement les primes de certains membres de la haute direction. Lui-même a reçu en 2008 une prime de 19 200$, 114% de plus que celle de 8900$ qu'il avait obtenue en 2007. L'augmentation la plus étonnante a été accordée au vice-président à l'informatique, Michel Léveillé: son salaire de 154 000$ a été bonifié de 45 000$ en 2008, le quadruple de sa prime de 2007.

Cette année, le gouvernement a aboli les primes au rendement pour l'ensemble de la haute fonction publique. Dans sa sortie, le président Harbour, qui a annoncé son départ en décembre dernier, a rappelé que, sous sa direction, le coût du régime était passé de 1,2 milliard à 940 millions de dollars. «Un bonus de 45 000$ peut paraître gros, mais des réductions de dépenses de 380 millions, c'est encore plus gros», a-t-il souligné.