Après bien des effets de toge, le dépôt d'un projet de loi et des engagements, les députés de l'Assemblée nationale ont décidé d'un commun accord de remettre la mise en place d'un code d'éthique à plus tard.

L'opération s'est faite sans heurts, en commission parlementaire, hier. Depuis des semaines, le PQ talonnait le gouvernement sur ces questions: on avait relevé les négociations du Dr Philippe Couillard avec le secteur privé avant de quitter la Santé. Les firmes détenues par les ministres David Whissell et Pierre Arcand, susceptibles de faire affaire avec le gouvernement, avaient aussi alimenté le débat.

Le gouvernement avait pris tout le monde par surprise en déposant un projet de loi sur l'éthique, «une ébauche de projet de loi», nuançait le ministre Jacques Dupuis.

Une réunion de travail pourrait avoir lieu dans les prochains mois, mais le leader du gouvernement ne s'est pas engagé à revenir avec une nouvelle mouture de son projet de loi, encore moins à la faire adopter à l'automne prochain.

«La démarche que nous avions entreprise n'était pas la bonne. Elle n'était pas faite de la bonne façon», a soutenu Stéphane Bédard, le leader parlementaire du Parti québécois. Les députés ont eu, dit-il «une leçon d'humilité» quand des experts sont venus témoigner en commission parlementaire en soulignant qu'il y avait beaucoup de confusion, entre éthique et déontologie, dans le projet de loi déposé ce printemps par le gouvernement.

Pour Me Bédard, tout le dossier mérite davantage de réflexion, «on a le choix entre le bien paraître ou le bien faire... et je choisis le bien faire», a-t-il dit.