Mario Dumont demande à Jean Charest de ne pas déclencher d'élections cet automne. Le premier ministre doit plutôt travailler sans tarder sur un plan pour «consolider le pouvoir d'achat des Québécois», estime le chef de l'ADQ.

«En période de turbulences économiques, je ne suis pas certain que les gens s'attendent à ce que leur premier ministre s'enlève les yeux des chiffres de l'économie pour se mettre les yeux sur les chiffres des sondages. Je ne suis pas certain que les gens s'attendent à ce que leur premier ministre s'enlève du volant de l'économie pour se mettre au volant d'un autobus de tournée électorale», a-t-il affirmé à la sortie d'une réunion de son caucus de députés, hier.

Selon lui, les Québécois souhaitent que les partis politiques concluent une «trêve», «mettent l'esprit partisan de côté quelques semaines ou quelques mois» et «travaillent ensemble» pour «éviter un ralentissement qui soit trop lourd».

«La crise économique, ce n'est pas une crise libérale, ce n'est pas une crise adéquiste, ce n'est pas une crise péquiste. C'est une situation économique inquiétante qui frappe les gens. Ils souhaitent que les partis soient capables de s'entendre sur un plan de travail», a-t-il ajouté.

Mario Dumont rencontrera Jean Charest demain pour discuter de la situation économique. Le chef de l'ADQ avait sollicité cet entretien. Il demande au premier ministre de présenter un plan pour «consolider le pouvoir d'achat des Québécois» dès la rentrée parlementaire, le 21 octobre. Il offre toute sa collaboration en vue de son adoption.

Mario Dumont promet de faire des suggestions au premier ministre, mais il a refusé d'en révéler la nature hier. «Je ne les lancerai pas à tout vent avant de les avoir formulées directement à lui», a-t-il affirmé. Il a plaidé pour l'élimination des «freins» et des «embûches» à l'investissement sans jamais les identifier clairement.

Le chef de l'ADQ a reproché au ministre du Développement économique, Raymond Bachand, de dresser un portrait «jovialiste» de la situation actuelle. Lundi, M. Bachand a affirmé que l'économie du Québec «tient le coup» malgré le ralentissement américain et la crise financière. «Je pense que c'est plus de nature à faire sentir aux gens que le gouvernement ne sait pas ce qui se passe, qu'il ne s'en occupera pas, qu'il n'arrivera pas avec un plan qui est valable», a lancé M. Dumont.

Le leader adéquiste a refusé de faire le même genre de critiques à l'égard du chef conservateur Stephen Harper qui, comme M. Bachand, affirme que l'économie du Canada tient bon malgré tout.