Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) a nommé le député montréalais Alexandre Boulerice «chef adjoint», afin d'accroître les chances de succès du parti au Québec.

En effectuant cette annonce, lundi, dans un centre communautaire de l'est de Montréal, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a rapidement invoqué la mémoire de Jack Layton, qui avait contribué à la «vague orange» au Québec en 2011 ayant propulsé le parti au statut d'opposition officielle.

«Je partage le rêve de Jack Layton de réunir sous la même bannière les progressistes du Québec et du Canada», a déclaré M. Singh.

Depuis le décès de M. Layton quelques mois seulement après les élections de 2011, la popularité du parti dans la province a fondu. Le NPD est quatrième dans les intentions de vote au Québec selon de récents sondages, et des députés québécois bien connus, dont l'ancien chef Thomas Mulcair, Hélène Laverdière et Romeo Saganash, ne brigueront pas de nouveau mandat en octobre.

M. Singh s'appuie sur le député montréalais Alexandre Boulerice - qui a été élu au Parlement lors de la «vague orange» - pour aider le parti à rétablir un lien fort avec les Québécois avec l'objectif de recueillir une large part des 78 sièges de la province.

«Ce n'est pas un secret. On n'est pas exactement où l'on voudrait être comme parti au Québec en ce moment. Le meilleur chemin à suivre pour le NPD au Québec est de reconnecter avec l'ensemble des progressistes pour une alternative claire au gouvernement libéral de Justin Trudeau», a affirmé M. Boulerice.

Alexandre Boulerice avait été élu pour la première fois en 2011 dans la circonscription de Rosemont - La Petite-Patrie ; il a été réélu facilement en 2015.

En tant que nouveau chef adjoint, M. Boulerice, francophone et ancien conseiller syndical, sera chargé de recruter des candidats et de promouvoir le parti au Québec.

M. Boulerice est connu pour son style politique combatif et ses talents d'orateur à la Chambre des communes.

«Ce nouveau rôle d'Alexandre marque ma volonté de faire les choses différemment au Québec. Alexandre est le mieux placé pour reconnecter avec les Québécois et les Québécoises et avec les progressistes de partout au Québec», a déclaré M. Singh.

Il a appelé les journalistes à rester à l'écoute pour une série d'annonces particulières au Québec dans les mois à venir.

M. Singh a soutenu que les politiques du NPD visant à fournir des logements abordables, à augmenter les impôts des riches et à respecter les produits culturels québécois en font un «allié» des Québécois. Mais MM. Singh et Boulerice ont également révélé que l'environnement serait un enjeu majeur du NPD pour se différencier des libéraux, qui sont en tête des sondages au Québec.

M. Singh a justifié sa stratégie en soulignant le succès remporté par Québec solidaire lors de l'élection provinciale en octobre dernier, grâce en partie à ce qu'il a appelé une plateforme environnementale «audacieuse». Les politiques radicales du parti comprenaient la promesse d'interdire la vente de voitures à essence d'ici 2030.

Québec solidaire a porté son nombre de sièges de trois à dix, et «a véritablement capté l'imagination des Québécois en matière d'environnement», a dit M. Singh. «Il existe un lien profond et romantique avec l'idée de protéger l'eau, la terre, l'air. Les jeunes Québécois croient fermement que nous devons faire plus pour lutter contre les changements climatiques.»

M. Boulerice a critiqué la décision du gouvernement Trudeau d'acheter l'oléoduc Trans Mountain et ce qu'il a appelé son action inadéquate pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. «Nous présenterons un plan sur l'environnement qui montrera clairement que le temps des demi-mesures est terminé», a-t-il déclaré.