Les États-Unis continueront à mener la lutte contre les combattants du groupe armé État islamique (EI) au Moyen-Orient, a insisté mercredi le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, malgré l'impatience apparente du président Donald Trump à rapatrier les soldats américains de la Syrie.

M. Pompeo a pris cet engagement en lançant le rassemblement annuel de ministres, de dignitaires et de responsables à la Coalition mondiale pour vaincre l'EI, un groupe de 79 membres comprenant le Canada. La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, était en retard à la rencontre, ayant manqué la séance du matin et la photo de groupe de midi à cause des conditions météorologiques à Toronto.

Dans sa déclaration d'ouverture, M. Pompeo a fait valoir que le retrait des troupes constituait « essentiellement un changement tactique, et non pas un changement de mission ».

« Cela ne change pas la structure, la conception ou les autorités sur lesquelles la campagne a été fondée. Cela représente simplement une nouvelle étape dans un vieux combat. Le retrait sera bien coordonné et nos priorités politiques en Syrie resteront inchangées », a-t-il soutenu.

M. Trump, fraîchement sorti d'un discours sur l'état de l'Union dans lequel il a réaffirmé vouloir éviter aux États-Unis des « guerres sans fin », s'est adressé au groupe plus tard dans la journée - un changement dans le programme qui semblait destiné à apaiser les membres de la coalition craignant qu'un retrait américain ne suscite une résurgence de l'EI.

M. Trump n'a pas abordé directement le retrait des soldats, mais a affirmé que la coalition avait repris pratiquement tout le territoire auparavant revendiqué par l'EI comme son califat autoproclamé.

« Il devrait être officiellement annoncé, probablement la semaine prochaine, que nous aurons 100 % du califat, mais je veux attendre le mot officiel », a-t-il déclaré, avertissant plus tard qu'il serait impossible de libérer complètement le Moyen-Orient des forces extrémistes.

Mme Freeland, qui a rencontré plus tard mercredi le sénateur Jim Risch, un républicain de l'Idaho, a éludé une question sur l'affirmation par M. Trump d'une victoire pratiquement complète contre l'EI, mais a reconnu que les efforts de la coalition portaient leurs fruits.

« Nous, la coalition, réussissons, et c'est une très bonne nouvelle, a-t-elle déclaré. L'EI a causé des ravages et des souffrances incroyables aux peuples irakien et syrien... (mais) comme nous en avons tous parlé aujourd'hui, y compris le président dans ses remarques publiques, la lutte n'est pas terminée ; il reste encore beaucoup à faire. »

Mme Freeland doit rencontrer séparément jeudi le représentant au commerce, Robert Lighthizer, et le sénateur Chuck Grassley, président du Comité sénatorial des finances, pour discuter des tarifs et du commerce - en particulier de l'importance de ratifier le nouvel Accord Canada-États-Unis-Mexique et de l'impératif économique de convaincre l'administration Trump d'abandonner ses tarifs sur l'acier et l'aluminium.