Les coûts pour assurer la sécurité des participants au Sommet du G7 à La Malbaie, dans la région de Charlevoix, en juin dernier, ont atteint 233 millions de dollars uniquement pour la Gendarmerie royale du Canada (GRC), démontrent des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

C'est un peu moins que les 259 millions que le gouvernement fédéral avait mis de côté dans le budget de 2018 pour soutenir les efforts de la GRC en matière de sécurité durant le sommet.

Mais si on ajoute la somme de 75 millions de dollars déboursée par le gouvernement du Québec et par les municipalités, la facture totale liée à la sécurité s'établit à 308 millions de dollars pour ce sommet qui a vu le président des États-Unis Donald Trump quitter les lieux à mi-chemin de la rencontre afin de participer à un tête-à-tête avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un.

Le gouvernement fédéral s'est engagé à rembourser la totalité des sommes déboursées par Québec et les municipalités en vertu d'une entente conclue l'an dernier. Le gouvernement du Québec devait déposer un rapport détaillé de ses dépenses à l'automne pour obtenir son dû.

Facture moins salée qu'en 2010

Ces coûts demeurent quand même bien en deçà de la facture de 930 millions de dollars qu'avaient dû payer les contribuables canadiens à l'occasion de la tenue des Sommets du G8 et du G20, en 2010, respectivement à Huntsville et à Toronto. À l'époque, la Russie faisait partie du club sélect des pays les plus industrialisés de la planète.

Le Sommet du G8 de 2003, tenu dans la région montagneuse de Kananaskis, en Alberta, avait entraîné des dépenses de 192 millions de dollars en matière de sécurité.

Les documents obtenus par La Presse démontrent par ailleurs que la GRC a déployé en tout 3872 employés durant le sommet de Charlevoix, dont 3254 policiers en uniforme et 300 policiers en civil.

Il faut dire que les responsables de la sécurité avaient craint des manifestations importantes en raison de la première présence au Canada du président des États-Unis, mais leurs craintes ne se sont pas matérialisées.

En tout, le Canada estimait à 605 millions le coût total lié à sa présidence du G7 en 2018 - une somme qui incluait les dépenses du sommet de Charlevoix, ainsi que celles liées à une série d'autres rencontres étalées pendant l'année, notamment des séances d'information dans des universités canadiennes.

La France assume la présidence du G7 en 2019.

- Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse