Les propos tenus par l'ex-ambassadeur du Canada en Chine dans la délicate affaire Meng étaient «inconciliables» avec les positions du gouvernement, a fait savoir la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland deux jours après le limogeage de John McCallum.

«Les commentaires de M. McCallum sont inconciliables avec la position du gouvernement canadien», a admis la ministre Freeland lors d'un point de presse à Ottawa. «Le premier rôle d'un ambassadeur est d'exprimer avec précisions les positions du gouvernement. C'est ce qui fait que M. McCallum ne pouvait rester en poste», a-t-elle ajouté.

Samedi, le premier ministre Justin Trudeau a demandé la démission de son ambassadeur du Canada en Chine après que celui-ci ait sorti de sa réserve, deux fois plutôt qu'une, en commentant publiquement la procédure d'extradition, dont la haute dirigeante du géant chinois Huawei, Meng Wanzhou, doit faire l'objet.

La ministre Freeland n'a pas commenté davantage le départ de M. McCallum réaffirmant que la «priorité absolue» du Canada était pour l'heure la libération des Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, détenus de façon «arbitraire», selon Ottawa depuis décembre. En Chambre, Justin Trudeau a réaffirmé la même chose lors de la période de questions.

La ministre Freeland estime que les propos de M. McCallum n'auront pas d'impacts irréparables dans la crise diplomatique entre la Chine et le Canada. Elle a rappelé que le gouvernement fait toujours le plein d'appuis sur la scène internationale pour réclamer la libération de messieurs Kovrig et Spavor.

Chrystia Freeland n'a pas voulu confirmer si les États-Unis avaient déposé officiellement leur demande d'extradition aux autorités canadiennes. Le ministre de la Justice, David Lametti, n'a pas été plus bavard que sa collègue. Le premier ministre Justin Trudeau quant à lui est entré dans la Chambre des communes sans s'adresser aux médias.

Les autorités américaines doivent faire une annonce liée à la Chine à 16h30, selon la chaîne CBS. La date limite pour le dépôt d'une demande d'extradition de Mme Meng du Canada vers les États-Unis est fixée au 30 janvier.