Alors qu'était lancée dimanche après-midi la campagne de James Seale, candidat du Parti populaire du Canada dans Outremont, le chef de la formation, Maxime Bernier, n'a pas mâché ses mots au moment d'aborder certains sujets polémiques au Québec : la péréquation, l'immigration et les oléoducs.

Même s'il plaide pour la réduction de la péréquation, qui injecte annuellement plusieurs milliards de dollars dans les finances québécoises, Maxime Bernier ne doute pas de sa capacité à rallier le Québec derrière le Parti populaire du Canada. En commençant par l'élection partielle du 25 février prochain.

De retour d'Alberta, où il a affirmé samedi que la péréquation était « injuste » pour les provinces les plus riches, M. Bernier a tenu le même discours lors de son passage à Montréal dimanche, persuadé qu'il saura « convaincre » les Québécois de la nécessité de faire tomber ce système.  

« Contrairement à certains politiciens, nous, on dit la même chose au Québec ou en Alberta. Il faut couper dans les transferts en péréquation [et] créer des politiques de richesse au niveau provincial », a lancé M. Bernier à la foule d'environ 100 personnes, réunies dans un local communautaire du Chemin-de-la-Côte-des-neiges.

L'ancien député conservateur dit ne pas être « fier d'être Québécois » lorsque la province reçoit de la péréquation.  

Pour des raisons démographiques principalement, le Québec touche plus de la moitié de la somme totale de la péréquation distribuée entre les six provinces les plus pauvres, soit 11,7 milliards du 18 milliards pour l'année 2018-2019.

Non au « culte de la diversité »

À Outremont, circonscription anciennement détenue par l'ex-néodémocrate Thomas Mulcair, entre 2007 et 2018, James Seale brigue un siège promettant d'être difficile à remporter. L'ancien militaire, qui a servi 30 ans au sein des Forces armées canadiennes, voit cette élection comme un « test », qui « montre[ra] aux médias et aux autres partis que nous sommes sérieux ».

Maxime Bernier admet également que la lutte est loin d'être gagnée. Dans cette circonscription parmi les plus multiculturelles de la métropole, il n'a pas hésité à réaffirmer sa volonté de diminuer les seuils d'accueil d'immigrants au Canada.  

Dénigrant le « culte de la diversité » que prônerait le premier ministre Justin Trudeau, le député de Beauce a mis de l'avant son idée que la force de la nation réside sur ce qui unit ses citoyens et non la multiplicité que le multiculturalisme apporte.  

« Ça ne crée pas un pays plus fort si on a des gens qui viennent ici et qui ne partagent pas nos valeurs fondamentales », a-t-il avancé.

Imposer un oléoduc au Québec

Alors que le premier ministre québécois, François Legault, a fermé la porte à la possibilité qu'un oléoduc traverse le Québec, invoquant l'absence d'« accessibilité sociable » permettant la mise en oeuvre d'un tel projet, M. Bernier a fait valoir l'autorité du gouvernement fédéral en la matière.  

« Après des négociations », le chef du Parti populaire imposerait la construction d'un oléoduc, si sa formation prenait les rênes du gouvernement, a-t-il déclaré.

Maxime Bernier dit faire preuve de « courage » en affirmant sa position et estime pouvoir obtenir l'appui des Québécois. « Je veux les convaincre, et ils sont prêts à être convaincus que c'est plus sécuritaire, que c'est bon pour l'économie », a-t-il soutenu.

« Plus on va parler de nos convictions, plus on va convaincre les gens », a affirmé celui qui a fondé ce nouveau parti il y a cinq mois seulement, en septembre dernier. « Pour gagner une élection, il faut 40 % du vote. Je suis prêt à avoir 60 % contre moi. Et c'est très légitime. »

Les autres candidats confirmés dans l'élection d'Outremont

- Julia Sánchez (Nouveau Parti démocratique) 

- Rachel Bendayan (Parti libéral du Canada) 

- Jasmine Louras (Parti conservateur du Canada) 

- Michel Duchesne (Bloc québécois)