La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a déclaré que l'investiture du président vénézuélien Nicolas Maduro, jeudi, a totalement établi sa dictature.

Les remarques de Mme Freeland alignent le Canada sur la communauté internationale en condamnant la victoire électorale de M. Maduro, jugée frauduleuse et illégitime.

Mme Freeland affirme que « la souffrance du peuple vénézuélien ne fera qu'empirer s'il continue de s'accrocher au pouvoir illégitimement ».

Le Canada a pris des mesures pour limiter ses relations diplomatiques avec le Venezuela et a imposé des sanctions à 70 responsables du régime.

La crise politique et économique du Venezuela a forcé trois millions de personnes à fuir le pays à la recherche de nourriture, de soins de santé et d'autres services de base depuis 2015.

Le Canada a fourni une aide humanitaire de 2,2 millions au Venezuela et est membre du Groupe de Lima qui tente d'exercer des pressions internationales sur le pays sud-américain.

Nicolas Maduro a été assermenté jeudi pour un second mandat.

En plus du Canada, 17 gouvernements d'Amérique latine et les États-Unis ont rejeté la légitimité du prochain mandat de M. Maduro. La plupart des pays d'Europe et d'Amérique latine n'ont pas envoyé de représentants à l'assermentation.

Mais le président cubain Miguel Diaz-Canel, le président bolivien Evo Morales et le président d'une région séparatiste de la Géorgie Anatoli Bibilov ont été parmi les rares dirigeants étrangers à avoir assisté à la cérémonie, à la Cour suprême du pays.

Dans un discours prononcé après son assermentation, M. Maduro a affirmé que 94 pays avaient envoyé des représentants à son inauguration. Il a promis de poursuivre l'héritage du défunt président Hugo Chavez et a accusé les États-Unis d'essayer de déclencher des troubles par le biais de sanctions économiques croissantes.

« Le Venezuela est au centre d'une guerre mondiale menée par les impérialistes nord-américains et ses alliés », a déclaré Nicolas Maduro, un ancien chauffeur d'autobus. « Ils ont essayé de transformer une inauguration normale en une guerre mondiale. »

Nicolas Maduro, 56 ans, nie être un dictateur et blâme souvent le président Donald Trump, qu'il accuse d'avoir mené une guerre économique destructrice contre le Venezuela.