Des responsables canadiens ont rendu visite mardi à l'entrepreneur Michael Spavor, leur deuxième rencontre depuis son arrestation en Chine le mois dernier pour avoir prétendument mis en danger la sécurité nationale.

Affaires mondiales Canada a indiqué que les diplomates fournissent du soutien à M. Spavor et à sa famille, et qu'ils tenteront de le revoir. Le ministère soutient qu'il tente également de rencontrer une nouvelle fois Michael Kovrig, un diplomate en congé d'Affaires mondiales qui a été arrêté en Chine pour les mêmes motifs allégués, et qui n'a rencontré qu'une seule fois les représentants consulaires.

M. Kovrig a été diplomate en Chine jusqu'en 2016 et travaille pour l'organisation non gouvernementale International Crisis Group. M. Spavor est directeur de l'organisation Paektu Cultural Exchange, qui facilite les échanges sportifs, culturels, touristiques et commerciaux avec la Corée du Nord.

MM. Spavor et Kovrig ont été interpellés après que les autorités canadiennes à Vancouver ont arrêté Meng Wanzhou, directrice financière de la société chinoise Huawei Technologies, recherchée par les Américains pour fraude. L'arrestation de Mme Meng au Canada a provoqué la colère de Pékin ; de nombreux analystes occidentaux considèrent la détention subséquente de MM. Spavor et Kovrig comme une mesure de représailles de la Chine. Le Canada plaide qu'il ne fait que suivre le processus judiciaire normal dans l'affaire Meng, compte tenu de son vieux traité d'extradition avec les États-Unis.

Affaires mondiales demeure profondément préoccupé par la « détention arbitraire » des deux Canadiens et réitère son appel à leur libération immédiate. Le ministère a également déclaré que le Canada appréciait le soutien international apporté aux deux hommes et à la primauté du droit, notamment du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, de l'Union européenne, des États-Unis et de l'Australie.

Une délicate visite

Par ailleurs, une délégation parlementaire canadienne en visite en Chine cette semaine a également demandé la libération des deux hommes, notamment lors d'une rencontre à Shanghai avec des représentants locaux du Parti communiste.

«Ils ont écouté, ils ont entendu notre position», a soutenu depuis Shanghai le député conservateur Michael Cooper, membre de la délégation de parlementaires canadiens.

Les Chinois ont fait part de leurs préoccupations concernant l'arrestation de Mme Meng, et les membres de la délégation canadienne leur ont expliqué le processus d'extradition du Canada, a indiqué M. Cooper, qui est vice-président de l'Association législative Canada-Chine.

«Nous avons passé du temps à souligner aux responsables qu'il ne s'agissait pas d'un problème politique que nous, parlementaires, pourrions résoudre - pas plus d'ailleurs que le pouvoir exécutif», a soutenu le député albertain.

M. Cooper a par ailleurs assuré que la visite de la délégation canadienne, déjà prévue avant même les arrestations, ne se passait pas «comme si de rien n'était».

«Tant que ces deux Canadiens demeurent détenus, il serait hypocrite de parler de relations bilatérales et de la manière de renforcer les relations entre le Canada et la Chine.»