Selon toute vraisemblance, la circonscription que laissera vacante Nicola Di Iorio le 22 janvier prochain demeurera orpheline de député d'ici aux prochaines élections fédérales.

L'élu libéral de Saint-Léonard-Saint-Michel a annoncé mardi, après des semaines de réflexion et de tergiversations, qu'il abandonnerait son siège ce jour-là, sans fournir d'explications sur le choix de cette date précise.

Or, une disposition du projet de loi C-76, actuellement à l'étude au Sénat, empêche le premier ministre Justin Trudeau de déclencher une élection partielle « dans les neuf mois précédant [...] la tenue d'une élection générale », comme l'a d'abord rapporté Le Devoir.

On sait que ce scrutin doit avoir lieu le 21 octobre 2019 - c'est donc dire que le député Di Iorio quittera officiellement son poste neuf mois, moins un jour, avant cette date.

Dans le long message qu'il a publié mardi sur Facebook pour annoncer qu'il libérerait prochainement son siège, l'élu montréalais ne précise pas pourquoi son choix s'est arrêté sur le 22 janvier 2019.

Cette date tombe un mardi, en pleine relâche parlementaire hivernale. Les députés ne rentrent au travail que le lundi suivant, soit le 28 janvier.

Invité à préciser le choix de la date, le député Di Iorio a argué mardi dans un échange de textos avec La Presse canadienne que « c'est écrit », en faisant référence à son message publié sur sa page Facebook.

De son côté, le whip libéral, Mark Holland, a affirmé mercredi qu'il n'y avait pas de raison particulière sur le choix du 22 janvier.

Il a fait valoir que c'était là le temps que le futur démissionnaire jugeait requis afin de mener à bien certains projets, et il a noté que le député s'était par ailleurs engagé à faire don du salaire qu'il a empoché entre septembre et janvier.

Le whip a par ailleurs soutenu qu'il n'était pas au courant de la mission spéciale qu'aurait confiée le premier ministre Trudeau à l'élu.

La décision de Nicola Di Iorio de reporter à l'hiver son départ a suscité des critiques du côté des partis d'opposition à Ottawa.

En point de presse, mercredi, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a plaidé qu'en retardant la tenue d'un scrutin, Justin Trudeau envoyait le signal que les électeurs de la circonscription n'avaient pas besoin de représentation aux Communes.

Ce faisant, il rappelait que le premier ministre n'a pas déclenché d'élections complémentaires dans trois autres comtés actuellement vacants, dont celui où il se présente, en Colombie-Britannique.

La confusion régnait depuis des semaines concernant les intentions du député libéral de Saint-Léonard-Saint-Michel.

Il avait annoncé en avril dernier qu'il démissionnerait de son poste avant de déclarer à un journal local, au mois de juillet, qu'il voulait finalement aller jusqu'au bout de son mandat.

Il s'était joint au cabinet BCF Avocats d'affaires en août, puis, fin septembre, il avait demandé un mois de réflexion.