Le rejet par le Canada de réfugiés juifs avant l'Holocauste était honteux, mais la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a déclaré à Israël que le Canada un allié « indéfectible » contre l'antisémitisme, notamment après les meurtres de la synagogue de Pittsburgh.

Mme Freeland a évoqué l'histoire moderne du Canada avec le peuple juif lors d'un discours prononcé jeudi devant le Conseil des relations étrangères d'Israël lors de son premier voyage au Moyen-Orient.

Le discours de Mme Freeland ciblait des experts israéliens qui se demandent si le soutien du Canada à Israël s'est affaibli sous le gouvernement libéral actuel, dans la foulée de l'amitié flagrante exprimée par les précédents conservateurs de Stephen Harper.

Elle a rappelé à son auditoire israélien que le premier ministre Justin Trudeau s'excusera mercredi prochain pour la décision du Canada, en 1939, de rejeter une demande d'asile émanant de plus de 900 Juifs à bord du paquebot MS St. Louis.

Plus de 250 d'entre eux seront plus tard assassinés dans l'Allemagne nazie.

Mme Freeland a souligné à son auditoire que le Canada a été l'un des premiers pays à reconnaître et soutenir l'émergence d'Israël en tant que nation après la Seconde Guerre mondiale.

Mais elle a précisé que c'était une leçon difficile à retenir après que le gouvernement canadien, en 1939, eut rejeté le MS St. Louis, le paquebot allemand qui transportait 907 réfugiés juifs. Mme Freeland a noté que seulement 5000 réfugiés juifs sont entrés au Canada entre 1933 et 1945.

Elle a déclaré que le Canada soutenait de nombreuses initiatives avec les États-Unis, l'Union européenne et d'autres pays pour tirer des leçons de l'Holocauste, améliorer l'éducation sur le génocide et lutter contre « le mal » de l'antisémitisme partout dans le monde.

Mme Freeland a commencé sa visite en Israël mardi avec le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le chef de l'opposition Tzipi Livni. Elle s'est également recueillie au Yad Vesham, le Centre mondial de commémoration de l'Holocauste.