Le premier ministre Justin Trudeau a tenu à défendre la liberté de la presse, jeudi, après que le président des États-Unis Donald Trump eut accusé les médias américains d'être en «grande partie» responsables de la «colère» dans la société américaine.

Au terme d'une rencontre avec son homologue des Pays-Bas, Mark Rutte, à son bureau de la colline parlementaire, M. Trudeau s'est dit troublé par les informations selon lesquelles pas moins de 10 colis suspects contenant des bombes artisanales ont été envoyés à des personnalités démocrates et aux bureaux de CNN à New York.

Mais il a aussi tenu à rappeler l'importance d'une presse libre dans une société démocratique.

«Ces rapports sont très inquiétants. Tous les citoyens méritent de vivre en paix et en toute sécurité. Une presse libre est un élément fondamental de toute démocratie. Nous devons faire en sorte que les journalistes puissent faire leur travail important sans crainte. Je veux assurer les Canadiens que nous suivons la situation de près. Et comme toujours, le Canada est prêt à offrir son aide à nos amis et alliés américains en cas de besoin», a affirmé M. Trudeau au début d'une conférence de presse en compagnie de son invité.

Le premier ministre des Pays Bas a aussitôt endossé les propos de Justin Trudeau.

L'affaire des envois de bombes artisanales, qui a démarré lundi avec un premier engin explosif déposé au domicile new-yorkais du financier pro-démocrate George Soros, est devenu le nouveau sujet dominant et polarisant de la campagne pour les législatives du 6 novembre, dont l'issue sera déterminante pour la suite de la présidence Trump.  

Jeudi matin, un colis suspect similaire à ceux adressés à plusieurs figures démocrates a été découvert aux bureaux new-yorkais de la société de production cofondée par Robert De Niro, l'un des acteurs américains les plus connus et critique notoire du président républicain.

La police a indiqué avoir envoyé sur place une brigade de déminage. Le paquet, adressé à l'acteur, contenait bien lui aussi un engin explosif, a-t-elle précisé, comme ceux envoyés ces derniers jours à la chaîne CNN, cible des attaques de M. Trump, et à des personnalités proches des démocrates et critiques du président: le financier George Soros, la candidate démocrate à la présidentielle de 2016 Hillary Clinton, l'ex-président démocrate Barack Obama et son ex-procureur général Eric Holder.

La police fédérale américaine (FBI) avait indiqué mercredi soir que tous ces paquets étaient similaires, et portaient tous comme adresse d'expédition celle d'une élue démocrate de Floride.

Après avoir appelé les Américains au «rassemblement» mercredi, suite à la confirmation des premières bombes artisanales, le président Donald Trump a repris ses attaques contre les médias jeudi, les accusant d'être en «grande partie» responsables de la «colère» dans la société américaine.  

«Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd'hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j'appelle les "Fake News"», a tweeté le président. «C'est devenu si mauvais et hargneux que c'est au-delà de toute description», a-t-il ajouté. «Les médias traditionnels doivent mettre de l'ordre dans leurs affaires, VITE!»

 - Avec AFP