L'un des deux petits partis qui pourraient détenir la balance du pouvoir au Nouveau-Brunswick se dit prêt à travailler avec n'importe quel parti pour constituer un gouvernement minoritaire, bien que le chef libéral ait déjà affirmé qu'il ne formerait pas de coalition avec cette formation.

La province est plongée dans l'incertitude depuis les élections de lundi, qui n'ont pas permis de déterminer un gagnant clair.

Le chef de L'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, a déploré que le premier ministre sortant, Brian Gallant, ait déjà rejeté l'idée d'une coalition avec son parti, qui a remporté trois sièges. L'Alliance des gens s'oppose notamment aux mesures assurant le respect de la dualité linguistique dans la province, ce qui inquiète les francophones.

Les libéraux ont remporté 21 sièges - un de moins que les progressistes conservateurs -, mais la plus grande proportion du vote populaire (38 %, contre 32 % pour les conservateurs). M. Gallant a reçu le mandant de la lieutenante-gouverneure de rester premier ministre et de tenter de gagner la confiance de l'Assemblée législative.

M. Austin a estimé que les chefs de partis devaient mettre de côté leur ego et leur programme pour s'assurer qu'un gouvernement minoritaire puisse fonctionner.

Robert Gauvin, un francophone qui a remporté le seul siège du Parti progressiste-conservateur dans le nord de la province, s'est dit opposé aux positions de L'Alliance des gens, mais son chef, Blaine Higgs, a déclaré que M. Gauvin était « totalement à ses côtés ».

Ceux qui affirment que L'Alliance des gens est un parti anti-francophones ne font que colporter des rumeurs, selon M. Austin.

Il a assuré qu'il soutenait pleinement les deux groupes linguistiques, mais a estimé que l'argent dépensé pour assurer la dualité linguistique dans la province pourrait être mieux dépensé pour les services de première ligne.

Les verts ont également remporté trois sièges et le chef David Coon a rencontré ses nouveaux députés pour discuter des prochaines étapes.

M. Coon a déjà fait savoir que son parti n'était pas prêt à remettre en question les droits linguistiques des francophones.

Mardi, une dizaine de groupes de la société civile acadienne et des maires de municipalités acadiennes avaient publié une déclaration commune pour faire connaître leur opposition à toute éventuelle coalition avec L'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, affirmant que cela constituerait un « geste inacceptable » pour les Acadiens.