Le bureau national du Bloc québécois, réuni samedi à Montréal, a réitéré sa confiance en leur chef, Martine Ouellet, en dépit de la démission en bloc de 70% des députés, cette semaine.

«Il a été resolu unanimement par le bureau national que la chef a été élue démocratiquement et qu'elle restera en fonction», a déclaré Benoît Lemieux, conseiller en tant que président de région du Bureau national du Bloc québécois, samedi après-midi.

«Je peux vous dire que je suis très fière de la rencontre et du niveau de discussions qu'on a eu aujourd'hui», a déclaré la principale intéressée. 

«Je veux juste répéter qu'il n'a jamais été question d'exclusion. Les députés démissionnaires peuvent revenir s'ils le souhaitent [...] il n'a jamais été question d'exclure les députés du Bloc québécois», a-t-elle répété.

Le bureau national du Bloc québécois était réuni, aujourd'hui, à Montréal. Le bureau national, qui est présidé par le député Mario Beaulieu - un fidèle allié de Martine Ouellet - devait déterminer si les sept députés en question pourraient être exclus ou non du parti.

C'était la première apparition publique de Mme Ouellet depuis qu'une vingtaine d'ex-députés bloquistes lui ont montré le chemin de la sortie dans une lettre ouverte publiée dans les pages du Devoir, vendredi. Les conseils exécutifs de deux circonscriptions ont aussi réclamé son départ pour faire passer «avant toute chose le bien supérieur du mouvement indépendantiste».

En ce qui concerne les multiples demandes de démission de la chef, formulées notamment par d'anciens députés et l'ancien chef Gilles Duceppe, Martine Ouellet s'est contentée de répondre que «c'est leur opinion». Elle assure n'avoir jamais envisagé cette option.

Elle soutient avoir été victime «d'une grosse dose d'attaques personnelles», la semaine dernière, et elle estime qu'«avant d'attaquer, les gens devraient regarder eux-mêmes comment ils travaillent».

Martine Ouellet reconnaît qu'elle «peut toujours s'améliorer» en ce qui concerne sa personnalité et son style de gestion. Toutefois, la chef considère que le processus qu'elle a mis en place est «beaucoup plus souple» que de son prédécesseur (Rhéal Fortin) et même «beaucoup, beaucoup plus souple» que du temps de l'ancien chef Gilles Duceppe.

Au sujet du discours mettant constamment de l'avant la promotion de l'indépendance du Québec, Martine Ouellet insiste que c'est le mandat qui lui a été confié par les membres du parti.

L'impasse perdure

À la suite de la conférence de presse du bureau national et de la chef Martine Ouellet, les sept députés dissidents ont constaté que «l'impasse perdure».

«Rien n'a changé depuis mercredi dernier. Nous nous rencontrerons dans les prochains jours de voir comment nous pourrons continuer à servir les Québécoises et les Québécois au meilleur de nos capacités», ont-ils réagi par voie de communiqué.

Plus tôt samedi, le groupe des sept avait déclaré que si le Bureau national les excluait, il aurait «contribué à la mort du Bloc québécois».

Dans une lettre ouverte publiée dans Le Journal de Montréal, ils ont accusé Martine Ouellet d'avoir «exigé leur soumission» depuis son arrivée à la tête du parti.

Ils répètent que le leadership, les orientations et la vision de la chef, centrés uniquement sur l'indépendance, ne servent pas les intérêts du Québec.

Ils rappellent que les décisions sur l'avenir du Québec se prendront à Québec et non à Ottawa, et qu'entre-temps, le Bloc québécois «a la responsabilité de protéger le Québec des effets néfastes du carcan fédéral».

«Une chef qui utilise son premier conseil général pour s'en prendre à ses propres députés, est-ce que ça sert le Québec ? Une chef qui siège à Québec quand son parti est à Ottawa, est-ce que ça sert le Québec ?», ont-ils écrit.

Mercredi, sept députés du Bloc québécois ont démissionné du parti. Les sept députés dissidents sont Michel Boudrias, Rhéal Fortin, Simon Marcil, Monique Pauzé, Louis Plamondon, Gabriel Ste-Marie et Luc Thériault.

Ils reprochaient à Mme Ouellet son attitude intransigeante et sa vision dogmatique de la défense de la souveraineté. Ceux-ci souhaitaient plutôt défendre divers dossiers du Québec à Ottawa, dans le but de convaincre les Québécois du bien-fondé de la souveraineté.

- Avec La Presse canadienne