Les députés libéraux n'auront pas à se battre pour représenter leur parti aux prochaines élections de 2019, pourvu qu'ils aient amassé assez d'argent et qu'ils aient maintenu des liens avec les électeurs.

Selon les nouvelles règles dévoilées au caucus libéral, dimanche, les députés sortants qui respecteront certaines conditions fixées par le parti remporteront l'investiture de leur circonscription par acclamation en vue des élections générales.

Ces députés n'auront donc pas à se mesurer à d'autres candidats qui pourraient participer aux investitures ouvertes.

Les nouvelles règles semblent représenter une volte-face pour le premier ministre Justin Trudeau. En 2013, le chef du Parti libéral du Canada avait mis fin aux pratiques visant à protéger les députés sortants des courses à l'investiture.

À ce moment, les libéraux formaient la deuxième opposition avec moins de 35 sièges à la Chambre des communes. M. Trudeau plaidait que ces nouvelles règles allaient aider son parti à être plus près de sa base.

Mais les temps ont changé.

Maintenant, il y a 183 députés libéraux et ceux-ci ont travaillé fort pour changer les règles d'investiture, affirmant qu'ils n'ont pas le temps de se battre contre de potentiels candidats, tout en siégeant au gouvernement à Ottawa.

Surtout que depuis 2016, le parti a modifié les règles sur l'adhésion des membres, qui permettent maintenant à toute personne de s'inscrire pour voter dans les courses d'investiture, sans avoir à débourser de l'argent.

«Nous sommes occupés à faire notre travail. Ce n'est pas seulement une distraction, je crois que c'est injuste pour les électeurs», a souligné la députée de Brossard-Saint-Lambert, Alexandra Mendès, qui s'est dite «très à l'aise» avec les nouvelles règles.

Après des consultations exhaustives, selon le parti, le conseil national d'administration a approuvé les nouvelles règles.

Pour être désigné par acclamation dans sa circonscription, un député sortant devra notamment avoir participé à au moins deux événements dans lesquels il aura été en contact avec ses électeurs et avoir récolté au moins la moitié des fonds équivalant au maximum des dépenses électorales - en plus de fournir son plan pour amasser le montant restant.

Parmi les autres règles, il devra aussi avoir cogné à au moins 3500 portes ou avoir fait un minimum de 5000 appels téléphoniques.

Les libéraux devront également recevoir l'approbation du président de la campagne nationale, qui sera appelé à se prononcer sur leur bilan en tant que député.

Dans les circonscriptions où il n'y a pas de député libéral, avant qu'une investiture n'ait lieu, l'association locale du parti devra prouver qu'elle a fait des recherches exhaustives pour trouver une femme candidate, et qu'elle a dans ses coffres l'équivalent d'au moins 15 pour cent des dépenses électorales permises par la loi.

L'association devra aussi s'assurer d'avoir au moins 150 membres libéraux dans la circonscription et d'avoir recruté au moins 15 nouveaux donateurs mensuels.