Les dirigeants catholiques dénoncent le gouvernement Trudeau, qui permet selon eux à une «idéologie» d'influencer sa politique internationale, notamment en ce qui a trait à la défense du droit à l'avortement.

La Conférence des évêques catholiques du Canada remet en question les millions de dollars supplémentaires dépensés par le gouvernement sur cet enjeu - de l'argent qui pourrait être investi dans la famine en Afrique, selon eux - ainsi que l'accent particulier mis par la ministre Marie-Claude Bibeau sur la planification familiale dans sa nouvelle politique.

Le premier ministre Justin Trudeau, dans sa lettre de mandat à la ministre du Développement international, lui avait demandé de «veiller à ce l'importante priorité de développement du Canada en matière de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants soit orientée en fonction de preuves et de résultats plutôt qu'en fonction de considérations idéologiques».

Or, l'évêque Douglas Crosby croit que la politique libérale est au contraire teintée par l'idéologie.

Dans une lettre transmise à la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, il a affirmé que la politique étrangère du Canada «ne pouvait pas se permettre d'être dictée par l'idéologie» et «de surpasser le sens commun et nos responsabilités humanitaires envers ceux dans le besoin».

L'évêque a souligné l'intention du gouvernement Trudeau de réserver 650 millions $ pour le droit à l'avortement et les droits reproductifs, alors qu'il n'investira que 119,25 millions $ pour la famine au Soudan du Sud, au Yémen, au Nigeria et en Somalie.

«Est-ce que ce désastre qui se déroule devant nos yeux n'a pas amené le premier ministre à prioriser le soulagement et l'aide (pour la famine) plutôt que de faire une manoeuvre politique aux dépens des contribuables canadiens?», a-t-il lancé dans sa lettre.