Investir dans les infrastructures est une meilleure façon d'encourager les gens à utiliser le transport en commun qu'un crédit d'impôt, a fait valoir jeudi le premier ministre Justin Trudeau.

Il a fourni cette explication au lendemain du dépôt du budget fédéral qui annonçait l'abolition du crédit d'impôt pour le transport en commun qualifié d'«inefficace pour encourager l'utilisation du transport en commun et réduire les émissions de gaz à effet de serre».

En conférence de presse à Toronto, le premier ministre Trudeau a affirmé que l'allègement fiscal était «très complexe» et qu'il n'y avait par ailleurs «pas énormément de gens qui en profitaient».

Injecter l'argent que l'élimination de ce crédit d'impôt permettra d'économiser dans de nouvelles infrastructures de transport collectif ou de nouveaux autobus est plus sensé, a-t-il soutenu.

Avec des réseaux de transport en commun «fiables», un plus grand nombre de gens, «y compris les gens qui ne paient pas d'impôts et qui prennent souvent le transport collectif», se tourneront vers ce mode de déplacement, selon le premier ministre.

À la Chambre des communes, jeudi, le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique (NPD) ont sévèrement reproché au gouvernement Trudeau cette décision de faire passer à la trappe l'allègement fiscal.

Le crédit d'impôt ne sera plus en vigueur à compter du 30 juin 2017, selon ce qui est prévu dans le budget déposé mercredi par le ministre des Finances, Bill Morneau.

Il n'est pas spécifié, dans le budget, combien d'argent reviendra dans les coffres du gouvernement grâce à l'abolition du crédit d'impôt, ni combien de Canadiens se prévalaient de cette mesure.

Des précisions à ce sujet ont été demandées au ministère des Finances, jeudi. Les explications n'avaient pas encore été fournies au moment de publier ces lignes, en milieu d'après-midi.

L'élimination du crédit d'impôt pour le transport en commun s'inscrit dans le cadre du ménage fiscal que les libéraux ont commencé à effectuer.

«Le gouvernement demeure résolu à établir un régime fiscal équitable qui profite à la classe moyenne et à ceux qui travaillent fort pour en faire partie», est-il écrit dans le budget.