Le plan pancanadien de lutte contre les changements climatiques du gouvernement fédéral pourra être considéré comme un fiasco s'il échoue à permettre au Canada d'atteindre ses cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre fixées pour 2030, croit Justin Trudeau.

Aux élections de 2019, les Canadiens devraient voter en s'attardant à l'évolution des émissions de gaz à effet de serre au pays, a indiqué le premier ministre dans une entrevue qu'il a accordée à La Presse canadienne à l'occasion de la fin de l'année.

Si les chiffres ne pointent pas vers l'atteinte des objectifs compris dans l'accord de Paris, il faudra en comprendre que les efforts canadiens se sont soldés par un échec «absolu», a-t-il ajouté.

Les gouvernements ont, au fil des ans, donné dans la surenchère quand venait le temps d'établir des cibles de réduction des gaz à effet de serre, estime M. Trudeau, mais ils ne mettaient pas en place les mesures nécessaires pour concrétiser ces objectifs.

Le premier ministre canadien a consacré une grande partie de sa première année en fonction à négocier avec les gouvernements provinciaux et territoriaux la mise en place d'un plan de réduction des émissions de carbone.

Il n'a pas réussi à rallier tout le monde en marge de la rencontre entre les premiers ministres qui a eu lieu plus tôt ce mois-ci, à Ottawa.

Quoi qu'il en soit, M. Trudeau a dit considérer que le débat sur les changements climatiques était clos. Le temps est maintenant aux ajustements et à la recherche d'occasions pour faire la transition vers une économie à faible carbone, a-t-il soutenu.

Le premier ministre a comparé en entrevue les récalcitrants au plan pancanadien à ceux qui s'opposaient, en 1987, au Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone.

Les aérosols de chlorofluorocarbones ont néanmoins été remplacés par d'autres produits meilleurs et à moindre coût, a-t-il relevé.