Au dernier jour de sa première visite en Haïti, la ministre du Développement international Marie-Claude Bibeau a annoncé vendredi que le Canada versera 54 millions $ à Haïti sur cinq ans, dont plus de 2 millions seront consacrés à de l'aide immédiate.

Le Canada investira des fonds à court et long terme en Haïti.

Ainsi, 2,65 millions $ serviront à répondre aux besoins actuels des habitants affectés par l'ouragan Matthew.

Une partie sera notamment versée au Programme alimentaire mondial (PAM), qui livre de la nourriture dans l'immédiat, mais qui travaille aussi sur des projets en agriculture.

Par ailleurs, 1,4 million sera acheminé pour aider le pays dans le premier tour de l'élection présidentielle, qui se tiendra finalement dimanche après plusieurs reports et contestations. Le Canada veillera notamment à la logistique du scrutin et il enverra des observateurs électoraux.

Mais la part du lion de ce financement - soit 50 millions $ - sera réservée à des projets de développement à long terme dans le secteur de l'agriculture. Le gouvernement canadien fait donc un appel de propositions aux organismes humanitaires et il choisira ceux qui l'intéressent.

« C'est un appel de propositions qu'on lance à nos partenaires en développement international de nous soumettre des projets dans le secteur de l'agriculture, de l'agriculture résiliente comme on dit, pour mieux être en mesure de faire face aux catastrophes naturelles et aux sécheresses qui seront de plus en plus fréquentes », a expliqué la ministre en entrevue.

Mme Bibeau a déjà prévenu les organisations réunies en table ronde, jeudi après-midi, qu'elle aurait un parti pris pour les projets qui mettront un accent particulier sur les filles et les femmes.

« C'est sûr que les propositions où les équipes vont avoir pris soin de consulter les femmes localement, où elles vont leur avoir permis de faire partie des décisions et qui vont mettre les femmes au coeur de la réalisation de leurs projets vont avoir beaucoup plus de points », a-t-elle précisé.

Cette position a fait sourciller un intervenant lors de la table ronde. « Si vous voulez mettre en plus les handicapés, ce serait une très, très bonne chose », a rétorqué Antonio Torres Ortiz, chef de bureau pour l'Organisation internationale pour les migrations.

« Je pars de la prémisse que si on peut donner plus de pouvoirs et de capacités, entre autres financières, aux femmes... Sans dire qu'on ne s'occupera pas des groupes vulnérables, au contraire, probablement qu'ils vont être encore mieux pris en charge si les femmes ont la capacité de le faire », a répondu la ministre.

Le gouvernement canadien est en train de parachever la révision de sa politique d'aide internationale, qu'il présentera au début de l'année prochaine.

« Je peux déjà vous dire que les femmes et les filles vont être au coeur de toutes nos priorités », a conclu Marie-Claude Bibeau.