Philippe Couillard a refermé la porte que son ministre Pierre Arcand avait ouverte : ce n'est pas le gouvernement, mais ce seront plutôt les citoyens qui bloqueront les projets de gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent.

Le premier ministre a ainsi réagi aux propos de son ministre des Ressources naturelles émis mardi. M. Arcand avait alors écarté le scénario d'extraction du gaz de schiste à court terme dans les basses terres du Saint-Laurent, mais à l'avenir, il avait évoqué des technologies éventuelles qui pourraient le permettre.

Toutefois, M. Couillard a non seulement affirmé que ce scénario ne serait pas cohérent avec l'action du gouvernement en matière de changements climatiques, mais en outre, il ne voit pas le jour où la population acceptera l'exploitation des hydrocarbures.

« Actuellement, je ne sens même pas l'once du début du commencement d'acceptabilité sociale pour ce projet-là dans cette zone très peuplée du Québec, alors cela répond à la question », a-t-il déclaré en point de presse, à la COP22 de Marrakech, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques où il est en mission.

Mais quant à savoir si des gouvernements ultérieurs, eux, pourraient profiter d'une opinion publique plus conciliante, le premier ministre en doute.

« Je ne pense pas qu'un autre gouvernement pourra écarter la question de l'acceptabilité sociale et pourra écarter la lutte aux changements climatiques, a-t-il poursuivi. (...) Deux éléments fondamentaux qui seront les mêmes dans 10, 15 ou 20 ans. »