Le premier ministre Justin Trudeau confirme que le Canada est prêt à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) avec l'administration Trump.

«Je crois qu'il est important que nous soyons ouverts à discuter des accords commerciaux, comme l'ALÉNA ou tout autre accord commercial», a-t-il dit aux journalistes lors de la réouverture du bureau d'Anciens combattants Canada à Sydney, en Nouvelle-Écosse, jeudi.

Le président américain désigné Donald Trump a promis, pendant sa campagne, de renégocier l'ALÉNA et d'autres accords commerciaux, et l'ambassadeur du Canada à Washington, David MacNaughton, a déclaré mercredi que le Canada était prêt à «prendre place à la table».

M. Trudeau a déclaré qu'Ottawa devait s'assurer que les Canadiens continueraient de tirer profit de tous les accords commerciaux.

«Comme l'a dit notre ambassadeur, si les Américains veulent discuter de l'ALÉNA, je serai heureux d'en discuter», a-t-il soutenu.

Il a ajouté qu'il avait félicité Donald Trump au cours d'une brève conversation téléphonique, mercredi soir, et que le président désigné s'était montré chaleureux envers le Canada.

«Notre conversation, hier soir, a été brève. Je l'ai félicité pour sa victoire. Il s'est montré chaleureux envers le Canada. Je lui ai parlé de l'importance de cette relation, a-t-il raconté. C'était un appel bref, mais un bon début à une relation qui sera constructive.»

Il a indiqué que les Canadiens s'attendaient à ce que leur premier ministre ait une bonne relation avec le président voisin, peu importe de qui il s'agit.

«L'un des aspects importants de mon travail est que les Canadiens s'attendent à ce que je travaille avec la personne que les Américains choisissent comme président, a-t-il dit. Nous sommes Canadiens. Nous travaillons fort pour bien nous entendre avec les gens.»

Pas de recul sur l'environnement

Justin Trudeau a en outre soutenu qu'Ottawa continuera de lutter à plein régime contre les changements climatiques, et ce, malgré l'arrivée de Donald Trump aux portes de la Maison-Blanche.

M. Trudeau affirme que son gouvernement ira de l'avant avec sa stratégie environnementale, qui comprend notamment l'imposition d'une taxe sur les émissions de carbone.

M. Trudeau a annoncé, le mois dernier, l'imposition d'un prix de 10 $ la tonne dès 2018. Ce tarif national doit augmenter de 10 $ par année jusqu'à atteindre 50 $ la tonne, en 2022.

Depuis son élection, à l'automne 2015, le premier ministre libéral a travaillé main dans la main avec le président sortant des États-Unis sur le plan environnemental.

Barack Obama et Justin Trudeau avaient conjointement fait l'annonce d'une baisse importante des émissions de méthane à l'occasion du dîner d'État à Washington, en mars dernier. Le Mexique s'est par ailleurs joint à eux pour élaborer un plan d'action sur le climat qui englobe l'ensemble de l'Amérique du Nord.

Toutefois, le président désigné Trump estime quant à lui que le réchauffement planétaire n'est qu'un canular. En campagne électorale, il s'est engagé à retirer les États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat et à relancer l'exploitation de combustibles fossiles, dont le charbon.