Le chef néo-démocrate Thomas Muclair veut que le premier ministre canadien Justin Trudeau se «tienne debout» devant le président américain élu Donald Trump, que M. Mulcair a qualifié de «fasciste» plus tôt cette année.

« Ce sera très important pour M. Trudeau de se tenir debout face à M. Trump. Quand vous voyez le type de déclarations sexistes et racistes de M. Trump durant la campagne, ce sont des choses que nous ne voulons pas au Canada. [...] Je m'attends à que le gouvernement se tienne debout pour les valeurs canadiennes, les libertés, l'environnement, l'égalité des sexes, des dossiers qui tiennent les Canadiens à coeur. J'espère que M. Trudeau se tiendra debout sur ces enjeux importants », a dit Thomas Muclair ce matin en point de presse à Montréal. 

En mars dernier, Thomas Mulcair avait qualifié Donald Trump de « fasciste » lors d'un discours. S'il n'a pas voulu prononcer à nouveau le mot ce matin, le chef néo-démocrate a précisé qu'il n'a « jamais changé mon opinion et je maintiens ce que je dis ». Il s'est dit «préoccupé » par l'élection de Donald Trump. « Comment est-ce qu'un personnage raciste, islamophobe, qui avoue avoir posé des gestes qui constituent des agressions sexuelles peut devenir le président des États-Unis? Je vous avoue que je n'ai pas la réponse aujourd'hui », dit M. Mulcair. 

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) s'inquiète notamment pour l'appui du président élu Trump au projet d'oléoduc Keystone, mis au rencart par l'administration Obama. « J'ai extrêmement peur pour le traité de Paris, dit Thomas Mulcair. M. Trudeau s'est déjà prononcé en faveur de l'oléoduc Keystone, nous on s'est toujours opposé à Keystone. M. Trump dit qu'il va ouvrir les vannes aussitôt qu'il sera président. Ce sera impossible pour le Canada et les États-Unis d'atteindre leurs objectifs de l'Accord de Paris si on ouvre les mannes avec Keystone, c'est un simple fait scientifique mesurable. »

Surveillance des journalistes: Mulcair demande une «réponse claire» d'Ottawa

Dans le dossier de la surveillance de journalistes au Canada, le NPD demande une « réponse claire, sans pirouettes » du gouvernement Trudeau à savoir si la GRC et le SCRS ont déjà espionné des journalistes par le passé. Les deux corps policiers fédéraux ont indiqué que ce n'était pas le cas actuellement, sans commenter les cinq dernières années. 

« Ça laisse la question entière à savoir quelle sorte d'espionnage ils font [...] Il faudrait qu'ils soient clairs et honnêtes avec le public canadien [...] Au fédéral, on ne nous a toujours pas donné des réponses satisfaisantes pour savoir oui ou non s'il y avait une forme quelconque d'espionnage des journalistes», dit Thomas Mulcair, qui cite l'exemple des journalistes Joël-Denis Bellavance et Gilles Toupin de La Presse qui ont fait l'objet d'un mandat de filature en 2007.