Évoqué par la leader intérimaire du Parti conservateur Rona Ambrose en début d'année, le départ de la vie politique de l'ancien premier ministre Stephen Harper de son poste de Calgary-Heritage se confirme.

M. Harper, qui a dirigé le pays de 2006 jusqu'au 4 novembre 2015, date de passation du pouvoir au premier ministre Justin Trudeau, annoncera sa démission d'ici quelques semaines, selon le quotidien The Globe and Mail.

La date précise de son départ n'est pas arrêtée, mais il ne reviendra pas à Ottawa pour la session automnale de la Chambre des communes, qui commence le 19 septembre. La présente session, qui doit se terminer au plus tard le 23 juin, sera sa dernière comme simple député conservateur.

« Une fois qu'il aura quitté la politique, il n'a pas l'intention de jouer le rôle de la belle-mère », a indiqué une source digne de foi qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.

Selon des proches collaborateurs de M. Harper interrogés par The Globe and Mail, M. Harper entend consacrer l'essentiel de ses efforts à mettre sur pied un institut de recherche portant sur les relations internationales. Il compte aussi siéger à des conseils d'administration d'entreprises privées.

Cette nouvelle survient alors que M. Harper doit prononcer un discours jeudi soir au premier jour du congrès du Parti conservateur qui a lieu à Vancouver. M. Harper ne fera pas le bilan de ses années au pouvoir, mais profitera surtout de l'occasion pour remercier les militants qui l'ont appuyé durant son règne à la tête du Parti conservateur.

Selon le réseau CBC, M. Harper aurait par ailleurs reçu des offres d'emplois de compagnies américaines, dont une de la firme d'investissement KKR.

M. Harper a été très peu visible depuis la défaite électorale des conservateurs le 19 octobre dernier. Il a fait quelques apparitions à la Chambre des communes afin de voter sur des projets de loi ou des motions, mais il n'a pas pris la parole.

Selon certaines sources, M. Harper ne voulait pas démissionner rapidement comme député après la défaite, ne voulant pas répéter l'erreur commise par l'ancien premier ministre de l'Alberta, Jim Prentice, qui avait annoncé sa démission comme chef et comme député provincial dès le soir de l'élection provinciale en mai 2015 remportée par le NPD. Sa démission comme député avait soulevé l'ire des contribuables qui ont dû payer la note pour la tenue d'une élection partielle quelques semaines après les élections provinciales, qui sont à date fixe en Alberta.

Car Vallée, un ancien proche collaborateur de M. Harper, a affirmé que l'ancien premier ministre a modifié de façon importante l'échiquier politique au pays.

« M. Harper a transformé le paysage politique non seulement au Canada, mais au Québec aussi. Sous sa gouverne, il a respecté les compétences des provinces et a instauré une certaine paix constitutionnelle. La chute du Bloc québécois n'est pas étrangère à cela. N'oublions pas qu'il a créé une base conservatrice au Québec, une réalité extraordinaire pour un chef qui n'est pas issu du Québec », a-t-il affirmé dans un courriel à La Presse.