La présidente de la Commission canadienne des droits de la personne a ajouté sa voix à celles demandant une plus grande surveillance de l'agence frontalière fédérale après la mort de deux immigrants détenus en une semaine.

Marie-Claude Landry a déclaré dans un communiqué que le fait de demander un statut de réfugié ne constituait pas un crime.

L'Agence des services frontaliers du Canada retient les gens susceptibles de fuir, qui représentent un danger pour le public et ceux dont on ne peut confirmer l'identité.

En 2013-2014, elle a détenu 10 088 immigrants - près du cinquième d'entre eux demandait le statut de réfugié - à différents endroits, dont des centres de détention fédéraux et des prisons municipales.

Le 7 mars, le ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels de l'Ontario a informé l'agence qu'un individu qui était en détention dans un centre de l'Est de Toronto était décédé.

Six jours plus tard, le ministère de l'Ontario a informé l'agence qu'une autre personne détenue au Complexe correctionnel de Maplehurst était également morte.

Mme Landry affirme que les décès de gens en détention jettent la lumière sur des milliers de personnes invisibles « détenues arbitrairement » par l'agence frontalière parce qu'elles ont demandé l'asile.

La Commission des droits de la personne reconnaît que certains des migrants sont détenus en raison d'activités criminelles et que les questions de sécurité sont essentielles, peut-on lire dans le communiqué.

« Bien que le maintien de la sécurité soit primordial, dans une société démocratique, les droits de chaque personne en sol canadien doivent être respectés », a-t-elle écrit.

« Demander le statut de réfugié au Canada n'est pas un crime, et pourtant, les demandeurs et leurs familles, incluant femmes et enfants, se trouvent souvent en centre de détention pour des périodes prolongées, sans la possibilité de faire valoir leurs droits, a-t-elle ajouté. Plusieurs d'entre eux éprouvent des problèmes de santé mentale. »

Ce type de détention devrait prendre fin ou être utilisé en dernier ressort, croit Mme Landry.

La Commission des droits de l'homme comprend les inquiétudes de plusieurs groupes de droits et de réfugiés qui ont demandé une enquête indépendante sur les récents décès et soutient la création d'un outil de surveillance pour l'agence frontalière, a-t-elle ajouté.

Le gouvernement libéral a dit mardi qu'il tentait de trouver des moyens d'améliorer la surveillance de l'agence.

Le bureau du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que le gouvernement évaluait les meilleurs moyens d'assurer que l'agence soit munie « des mécanismes de révision appropriés ».