La Fédération canadienne des contribuables critique le gouvernement fédéral d'avoir approuvé en catimini une forte augmentation des budgets des bureaux des députés.

Selon son directeur fédéral Aaron Wudrick, permettre aux députés de dépenser 25 millions $ de plus en période de déficit budgétaire n'est pas une bonne idée.

«Je pense qu'étant donné l'environnement fiscal dans lequel on est, le fait que les députés votent pour une hausse de 20 % de leurs budgets laissera un goût amer dans la bouche des Canadiens, à un moment où nous cumulerons peut-être un déficit de 30 milliards $», a-t-il dit.

Le 10 décembre 2015, un comité parlementaire s'occupant des questions administratives de la Chambre des communes a approuvé une augmentation de 20 % des budgets des bureaux des élus. Il avait fait observer que ces budgets n'avaient pas été augmentés depuis 2010.

Dans une note interne envoyée vendredi, le comité a aussi annoncé une augmentation de 5 % des comptes de dépenses pour déplacements.

«Une question de transparence»

M. Wudrick dénonce le secret ayant entouré ce vote, disant que la décision aurait dû être annoncée en décembre.

«C'est une question de transparence. Si les députés avaient un véritable argument pour justifier qu'ils ont besoin de cet argent, ils auraient dû le rendre public et tenter de l'expliquer», a-t-il dit.

Le budget du bureau du député, présentement à 288 450 $, augmentera d'un peu moins de 58 000 $ après les changements, qui entreront en vigueur en avril.

Les dirigeants de la Chambre verront aussi leurs budgets bonifiés de 20 %.

Selon le site Web du gouvernement, le budget des bureaux de députés couvre entre autres les salaires des employés, les contrats de services, les appareils sans fil et certains coûts d'opération et de déplacement.

Dan Albas, un député fédéral conservateur de la Colombie-Britannique, partage les inquiétudes d'Aaron Wudrick sur la transparence. «Je pense que la fédération des contribuables soulève une question légitime», a-t-il dit.

Il aimerait que les réunions du comité qui prend ces décisions soient publiques lorsque des questions fiscales sont discutées.

«Avoir plus d'ouverture sur les questions de dépenses fiscales serait une bonne chose pour bâtir la confiance du public», a ajouté le député.

En étant économe, il a toujours réussi à respecter l'actuel budget des députés et le plafond de dépenses, a-t-il fait valoir. «Selon ma propre expérience comme député du Parlement, qui, de plus, prend l'avion de la Colombie-Britannique, j'ai toujours trouvé que l'on disposait de l'argent nécessaire pour faire ce qu'on a à faire.»