Les néo-démocrates veulent modifier le Code canadien du travail pour empêcher l'embauche de briseurs de grève pour remplacer des employés en grève ou en lock-out.

La formation politique a déposé jeudi matin à la Chambre des communes son premier projet de loi de la législature. Il s'inspire de la législation québécoise en matière de protection des travailleurs, mais va encore plus loin en proposant une modernisation du Code canadien du travail.

Cette actualisation passe en grande partie par l'inclusion d'une «clause Québecor» dans le projet de loi C-234, a expliqué jeudi la porte-parole adjointe du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de travail, Karine Trudel.

Elle a rappelé que pendant le lock-out du Journal de Québec, «l'entreprise avait tiré avantage d'une lacune de la loi québécoise des briseurs de grève en continuant d'imprimer leur journal» et que la Cour d'appel avait ensuite donné raison à Québecor en disant que la loi n'interdit pas le télétravail.

«Donc on s'est basé sur la loi du Québec, mais en la modernisant en apportant cet aspect de télétravail», a résumé en entrevue la députée de Jonquière.

Car il est «injuste» pour des travailleurs en lock-out ou en grève de voir que leur employeur engage des «scabs', ce qui «brime la liberté de négociation», a-t-elle soutenu.

Mme Trudel invite le gouvernement libéral à appuyer la mesure législative afin de prouver que le ton a vraiment changé à Ottawa. «C'est dans l'intérêt de tous les travailleurs partout au Canada, parce qu'on veut du changement, on veut améliorer les choses», a-t-elle plaidé.

La députée néo-démocrate croit que son projet de loi ne bénéficiera fort probablement pas du soutien des troupes conservatrices.

«Au cours des dix dernières années, on a vu les conservateurs imposer plusieurs règlements complètement en rupture avec le mouvement des travailleurs, a-t-elle regretté. Je ne m'attends pas à avoir un appui des conservateurs.»

Le projet de loi C-234 fera l'objet d'un débat en Chambre.

Le chef du NPD, Thomas Mulcair, avait signalé en janvier qu'un projet de loi anti-briseurs de grève serait l'un des premiers que sa formation déposerait.