Le gouvernement Trudeau a discrètement modifié le plan de remplacement des frégates de la marine, optant pour une conception étrangère reconnue plutôt qu'un modèle canadien fait sur mesure.

Les entrepreneurs de la défense ont été informés mardi de la décision, qui sera présentée à l'industrie pour l'approbation finale du projet attendue plus tard cette année.

Lisa Campbell, la sous-ministre adjointe des acquisitions du ministère des Services publics et de l'Approvisionnement, a précisé qu'une révision du programme avait permis de conclure que le Canada pouvait s'inspirer de modèles déjà existants de navires de guerre.

Le commodore Art MacDonald a affirmé que la marine avait également raffiné ses critères pour les bateaux, dont la construction par le chantier naval Irving de Halifax devrait commencer autour de 2020.

De plus, le gouvernement fédéral lancera un seul appel d'offres pour la construction de l'intérieur des navires et l'installation des appareils électroniques au lieu de procéder à deux concours séparés comme c'était prévu à l'origine.

Mme Campbell a affirmé que ces démarches permettraient non seulement d'accélérer le processus, mais aussi de contrôler les coûts.

L'ancien gouvernement Harper avait estimé le coût de la construction de 15 navires de combat à 26 milliards, mais des documents internes ont suggéré que le programme pourrait coûter jusqu'à 40 milliards.

Se fier à une conception étrangère qui a prouvé ses forces enlève beaucoup d'incertitude, selon Lisa Campbell.

«Nous ne savons pas encore le coût par bateau. Nous ne parlons plus d'une construction sur mesure. Nous parlons de modèles existants (...) et selon nous, cela (...) pourrait atténuer toutes sortes de risques», a-t-elle expliqué.

Cependant, les modèles de bateaux seront modifiés légèrement pour s'adapter à la réalité canadienne, comme ce fut le cas avec les navires de soutien interarmées, qui seront bientôt construits et dont la conception sera d'inspiration allemande.