Le gouvernement Trudeau enfonce le pays dans un autre cercle vicieux de déficits dont les contribuables feront éventuellement les frais, estime le Parti conservateur.

La leader intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a vertement dénoncé l'annonce du ministre des Finances Bill Morneau selon laquelle le déficit pour l'exercice financier 2016-2017 a explosé et atteindra au moins les 18,4 milliards de dollars avant même que les libéraux mettent en oeuvre certaines de leurs promesses électorales.

Pour Mme Ambrose, il est évident que le gouvernement Trudeau a perdu le contrôle des finances publiques quelque 100 jours seulement après son arrivée au pouvoir. Les contribuables canadiens,  a-t-elle soutenu, doivent être inquiets, car ce dérapage aura des conséquences désastreuses sur les finances publiques du pays, la confiance des investisseurs et des gens d'affaires et la santé de l'économie canadienne.

«Le ministre des Finances a confirmé que les libéraux vont rompre une promesse électorale importante en empruntant beaucoup plus que les 10 milliards de dollars annuellement pour payer pour des dépenses hors de contrôle. Quand il s'agit de dépenser l'argent des autres, les libéraux sont incapables de se maîtriser», a affirmé Mme Ambrose en mêlée de presse sur la colline parlementaire.

«C'est une journée triste pour les contribuables canadiens. Cela n'est pas un plan pour créer des emplois. C'est une recette pour le gaspillage et la mauvaise gestion.  Malheureusement, les libéraux invoquent toutes les excuses inimaginables pour justifier leur mauvaise gestion», a-t-elle ajouté.

Selon Mme Ambrose, le gouvernement Trudeau devrait mettre davantage l'accent sur le contrôle des dépenses au lieu d'affirmer qu'il ira de l'avant avec toutes ses promesses malgré le contexte budgétaire difficile.

Elle a aussi affirmé que les libéraux devraient renoncer à toute hausse du fardeau fiscal des entreprises ou des contribuables, en particulier l'imposition d'une taxe sur le carbone. Selon elle, les entreprises n'investissent pas parce qu'elles redoutent l'instabilité créée par l'intention du gouvernement Trudeau d'imposer une telle taxe.

Mme Ambrose s'est aussi insurgée de voir que les libéraux seront incapables de rétablir l'équilibre budgétaire en 2019-2020, comme ils avaient promis de le faire durant la campagne électorale.

Le ministre des Finances Bill Morneau a indiqué lundi qu'il déposera son premier budget le mardi 22 mars. Il devra aussi abroger la Loi sur l'équilibre budgétaire adoptée par le précédent gouvernement conservateur qui interdit les budgets déficitaires sauf durant des situations de crise économique ou de guerre.

La Fédération canadienne des contribuables a aussi tiré sur la sonnette d'alarme.

«Les Canadiens devraient être inquiets de voir leur gouvernement fédéral briser une de ses principales promesses électorales, soit celle de contenir le déficit à 10 milliards de dollars, aussi rapidement et aussi facilement. Encore une fois, ce sont les contribuables et les générations futures qui en paieront les frais. On assiste ici à une surenchère des dépenses en oubliant que ce sont les Canadiens qui paieront la facture en fin de compte», a soutenu le directeur de la section québécoise de la Fédération canadienne des contribuables, Carl Vallée.