Le nombre de femmes autochtones disparues ou assassinées au pays est «bien plus grand» que 1200, a déclaré lundi la ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett.

Elle a fait ces commentaires au moment où le gouvernement marquait la fin du processus de consultation avec les familles des victimes et alors qu'il se prépare à lancer une enquête publique sur le sort de ces femmes.

La réelle ampleur et profondeur de la tragédie est plus importante que ce qui était cru, a dit Mme Bennett dans un hôtel au centre-ville d'Ottawa alors qu'elle rencontrait les familles derrière des portes closes.

«C'est plus que 1200, a-t-elle dit. Bien plus que 1200».

Les commentaires du ministre ont suggéré que le rapport de 2014 de la GRC - qui  a conclu que 1017 femmes autochtones avaient été assassinées entre 1980 et 2012 et que 164 autres étaient considérées disparues - ne dresse pas un portrait complet de la magnitude du problème.

La force policière a ajouté 32 autres décès et 11 disparitions dans une mise à jour de 2015.

Mme Bennett, qui a voyagé au pays pour parler aux proches éprouvés par la perte des leurs, espère que le gouvernement sera en mesure de concevoir le mandat de l'enquête d'ici l'été.

Une étape-clé du processus impliquera la nomination d'un ou des commissaires pour mener l'enquête, qui doit être indépendante du gouvernement dès qu'elle aura été lancée.

Ils devront considérer bon nombre de questions, notamment si des affaires non résolues doivent être rouvertes, a noté Mme Bennett.

«Ce sera le travail des commissaires - de déterminer ce qu'ils croient qu'ils devraient faire à ce sujet», a-t-elle dit.

Le processus doit aussi se pencher sur les survivants, a-t-elle ajouté.

Les familles ont indiqué qu'elles aimeraient être encore impliquées après le début de l'enquête.

L'un des aspects les plus exigeants des phases pré-enquête est d'avoir entendu l'espoir que les gens plaçaient envers le processus, a ajouté Mme Bennett.

«D'une certaine façon, la partie la plus dure, est l'espoir que beaucoup de ces participants entretiennent, le fait qu'ils parlent à des gens qui peuvent faire une différence dans leur vie et la responsabilité que nous ressentons».

«Et que nous devons poser des gestes concrets pour arrêter cette tragédie».

Claudette Commanda de la réserve de la Première Nation Kitigan Zibi de l'Ontario a assisté aux discussions lundi.

Le Canada doit être responsable du racisme qui existe envers les personnes autochtones, a-t-elle dit.

«C'est le thème commun qui est ressorti de tout cela», a dit Mme Commanda.

«Les familles veulent de la justice et les familles veulent une guérison. Mais plus important encore, les familles veulent que leurs voix soient entendues pour leurs êtres aimés parce qu'ils ne sont pas là pour parler».