Les chefs de l'Assemblée des Premières Nations (APN) ont rencontré jeudi le ministre des Finances, Bill Morneau, pour lui faire part de leurs besoins et attentes en vue du dépôt du premier budget libéral, dans quelques semaines.

Les chefs indiens de tout le pays ont notamment indiqué qu'ils accueilleraient volontiers une partie des sommes promises par les libéraux dans le cadre de leur nouveau programme d'infrastructures.

Les libéraux avaient fait plusieurs promesses aux Premières Nations en campagne électorale, notamment de hausser la limite imposée actuellement à l'augmentation des dépenses pour les programmes et services dans les réserves - un taux de croissance actuellement limité à 2,0% par année.

Le Tribunal canadien des droits de la personne concluait par ailleurs, mardi, que le gouvernement fédéral avait fait preuve de discrimination raciale envers les enfants sur les réserves autochtones dans son financement des services à l'enfance.

À l'issue de la rencontre à Ottawa, jeudi, les représentants des Premières Nations ont fait preuve d'un optimisme prudent.

Isadore Day, chef régional de l'APN pour l'Ontario, a estimé que cette rencontre constituait un premier pas intéressant mais il souhaite maintenant des gestes concrets de la part du nouveau gouvernement fédéral.

« Les chefs disent qu'ils ne veulent pas être exclus » du programme d'infrastructures, a-t-il résumé. « Ça ne peut pas se faire sans notre implication à titre de bénéficiaires et de partenaires dans le développement du Nord. »

Le premier ministre Justin Trudeau juge prioritaire « de renouveler la relation de nation à nation avec les peuples autochtones », comme il l'a écrit dans les lettres de mandat de chacun des ministres. Mais son gouvernement fait face à des défis budgétaires inattendus, notamment à cause de la chute du dollar canadien et des prix du pétrole.

Le ministre Morneau n'a pas manqué de le rappeler, jeudi, lors de sa rencontre avec les chefs des Premières Nations, a indiqué M. Day. Plus tôt ce mois-ci, en amorçant ses consultations prébudgétaires, le ministre avait cependant indiqué que l'aide aux Autochtones figurait au sommet de ses priorités.

L'un de ses plus grands défis sera de financer des engagements qui n'ont pas été chiffrés jusqu'ici, comme l'élimination d'ici cinq ans des obligations de faire bouillir l'eau dans certaines réserves indiennes, et la mise en oeuvre des 94 recommandations de la Commission vérité et réconciliation.