Le gouvernement Trudeau va de l'avant pour abroger le controversé projet de loi C-377 sur les divulgations financières des syndicats.

La ministre du Travail, MaryAnn Mihychuk, a déposé un projet de loi à la Chambre des communes jeudi qui doit annuler les mesures mises en place par le gouvernement Harper.

Les libéraux abrogeront du même coup le projet de loi C-525, qui prévoyait que l'accréditation d'un syndicat à titre d'agent négociateur serait soumise à l'obtention d'une majorité de votes exprimés lors d'un scrutin secret.

Le projet de loi C-377 exigeait que les syndicats communiquent avec le ministre du Revenu certains renseignements détaillés concernant leurs finances.

La révocation de ces mesures était une promesse électorale du Parti libéral. Il s'agit de l'une des premières législatives déposées par le gouvernement Trudeau depuis le début de son mandat.

En point de presse, des membres de l'équipe libérale ont affirmé que ces mesures étaient injustes, superflues et qu'elles ont été adoptées de manière purement partisane, en particulier le projet de loi C-377, puisque les organisations syndicales sont déjà tenues en vertu du Code canadien du travail de communiquer leurs états financiers à leurs membres, sur demande.  

«Dans les deux cas, c'étaient des projets de loi qui visaient directement les syndicats et nous, on vise à rétablir un équilibre, tout simplement», a déclaré le député Pablo Rodriguez, secrétaire parlementaire du ministre de l'Infrastructure.

Les conservateurs se sont insurgés contre cette décision des libéraux. «C'est une très mauvaise journée pour la démocratie, très mauvaise journée pour la reddition de comptes et une très mauvaise journée pour la transparence», a dénoncé le député conservateur du Québec, Gérard Deltell.

Ces projets de loi «visaient justement une meilleure transparence et une meilleure accessibilité des travailleurs aux informations et aussi une meilleure démocratie syndicale», a poursuivi M. Deltell.

«Voilà que le gouvernement libéral dit merci aux patrons des syndicats en faisant en sorte que ces projets de loi que nous avons présentés n'existent plus.»